Eau potable, numérique, centre d’affaires : Jean-Jacques Bouya poursuit la transformation du Congo

Tisser des partenariats bilatéraux, mobiliser les bailleurs internationaux et répondre aux grands enjeux socio-économiques du Congo. En annonçant un grand projet pour renforcer la connectivité des populations et en réceptionnant récemment les ouvrages construits par l’Agence française de développement (AFD) en faveur de l’accès à l’eau potable, Jean-Jacques Bouya, ministre d’État chargé de l’Aménagement du territoire, est sur tous les fronts.
Connectivité internet…
C’est l’un des grands enjeux du XXIe siècle. En 2018, moins de 10 % des Congolais avaient en effet un accès quotidien à internet, selon l’Union internationale des télécommunications, plaçant le pays dans les bas-fonds des classements internationaux. Toujours en proie à une réelle « urgence numérique », le Congo se mobilise pourtant pour renforcer l’accès à un internet haut-débit pour l’ensemble des populations. Lancé début 2023, le Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN), prévu pour une durée de cinq ans, doit faire du Congo de demain l’un des pays africains les plus connectés en travaillant sur trois axes prioritaires : l’évolution de l’environnement réglementaire et juridique ; l’amélioration de la connectivité dans les régions les moins favorablement desservies ; la capacité de fourniture, aux entreprises et particuliers, d’un service public numérique de qualité. Aux côtés de Jean-Jacques Bouya, architecte du projet, Louis-Marc Sakala, Directeur général de l’Agence de régulation des postes et des Communications électroniques ou encore Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, ont publiquement présenté le PATN.
Selon Jean-Jacques Bouya, une mobilisation sans faille des acteurs privés et publics a été nécessaire pour faire naître ce plan ambitieux qui, à ce jour, s’affirme comme le plus important du continent. Le Congo a d’ailleurs pu compter sur le soutien des bailleurs internationaux, dont la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement, qui ont respectivement financé le projet à hauteur de 100 millions de dollars et 35 millions d’euros, et l’Union européenne, à hauteur de 15 millions d’euros.
« Le lancement du PATN constitue une étape cruciale de l’implication de la Banque mondiale dans la transformation numérique au Congo. (…) La fourniture de services publics digitaux de qualité contribuera à terme à l’augmentation de l’utilisation d’internet et à l’efficacité accrue de l’administration dans le pays », affirmait Franz R. Drees-Gross, directeur régional du programme des infrastructures de la Banque mondiale, venu annoncer le plan aux côtés de Jean-Jacques Bouya. Disposant toujours de marges de manœuvre budgétaires limitées, le Congo doit en effet réussir à mobiliser les grands bailleurs internationaux pour financer ses plans les plus stratégiques. Une réussite, sur le segment hautement stratégique de la connectivité des populations.
… et à l’eau potable
Autre point sensible, l’accès à l’eau potable, qui reste en partie déficitaire dans le pays. Selon l’Unicef, le taux d’accès à l’eau potable est de 66 % en milieu urbain et de 47 % en zone rurale, pour une moyenne estimée à 56 % à l’échelle nationale. Encore trop faible, pour une problématique au cœur des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. Là encore, le ministre d’État chargé de l’Aménagement est allé mobiliser la communauté internationale. Un financement de 100 millions d’euros de l’Agence française de développement a ainsi permis la poursuite du projet d’extension en zones périphériques et le renforcement du service public d’eau potable à Brazzaville. Le 1er avril dernier, c’est encore Jean-Jacques Bouya qui a officiellement accueilli ces nouvelles infrastructures, après trois ans de travaux.
Côté chiffres, ce projet a permis de réaliser 30 000 km de branchements dans une douzaine de quartiers périphériques de la capitale et de réhabiliter 580 km de canalisations et 154 km de réseau de La Congolaise des eaux. En tout et pour tout, 300 000 personnes ont été positivement touchées par ces projets d’infrastructure, tandis que 450 000 Congolais ont été sensibilisés aux meilleures pratiques. De manière plus annexe, ce projet a aussi permis d’améliorer l’usine de traitement d’eau du Djoué.
Ces projets s’inscrivent plus globalement dans une volonté de renforcer l’attractivité du Congo auprès des investisseurs africains et internationaux. Dernier grand projet en date, « les tours jumelles » de Brazzaville, au sein desquelles le ministre de l’Aménagement du territoire a accueilli les participantes du Forum international des femmes entreprenantes et dynamiques (FIED) au début du mois d’août dernier. Ce nouveau centre d’affaires, moderne et équipé, a vocation à devenir la vitrine du nouveau Congo.
Mickael