Un journaliste camerounais retrouvé mort après un enlèvement

Le corps mutilé d’un éminent journaliste camerounais a été retrouvé le 22 janvier près de la capitale Yaoundé cinq jours après son enlèvement par des assaillants non identifiés.
Les médias ont décrit la disparition et la mort de Martinez Zogo comme un signe supplémentaire des dangers du journalisme dans ce pays africain.
Martinez Zogo, le directeur de la station de radio privée Amplitude FM, a été enlevé le 17 janvier par des inconnus après avoir tenté d’entrer dans un poste de police pour échapper à ses agresseurs, a déclaré l’organisme de surveillance des médias Reporters sans frontières (RSF).
Martinez Zogo avait récemment parlé à l’antenne d’un cas de détournement de fonds présumé impliquant un média ayant des liens avec le gouvernement, a déclaré RSF.
“La presse camerounaise vient de perdre un de ses membres, victime de la haine et de la barbarie“, a déclaré le syndicat des journalistes camerounais dans un communiqué. “Où est la liberté de la presse, la liberté d’opinion et la liberté d’expression au Cameroun alors que travailler dans les médias comporte désormais un risque mortel ?”
Cet incident est le dernier d’une série d’attaques contre des journalistes au Cameroun, qui dispose d’une presse dynamique et qui est dirigé par le président Paul Biya, qui réprime l’opposition depuis des décennies.
Le Cameroun est l’un des nombreux pays du continent, du Burkina Faso à l’Éthiopie en passant par la Guinée équatoriale, où les journalistes se plaignent que la liberté des médias est menacée par des gouvernements autoritaires.
“Bien que le Cameroun possède l’un des paysages médiatiques les plus riches d’Afrique, c’est l’un des pays les plus dangereux du continent pour les journalistes, qui opèrent dans un environnement hostile et précaire”, indique RSF dans son profil pays du Cameroun.
Le journaliste de Radio France Internationale, Ahmed Abba, a été arrêté en juillet 2015 et emprisonné pendant deux ans pour des accusations de terrorisme que des groupes de défense des droits ont dénoncées comme une imposture. Le journaliste au franc-parler Paul Chouta, qui travaillait pour le site d’information privé Cameroon Web, a été battu et poignardé par des inconnus en 2019.
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