Un administrateur congolais ordonne à la société chinoise CMOC d’arrêter les exportations de la mine de cobalt de Tenke

Un administrateur provisoire nommé par un tribunal congolais pour gérer la deuxième plus grande mine de cobalt au monde a ordonné au propriétaire majoritaire chinois de la CMOC de suspendre la commercialisation et l’exportation de sa production.
Le porte-parole de la CMOC, Vincent Zhou, a déclaré que la société n’avait pas reçu les lettres et que la production et les exportations se poursuivaient normalement. La CMOC affirme que la mine reste sous son contrôle malgré l’ordonnance du tribunal de février, dont le ministre congolais de la justice a levé la suspension le mois dernier.
Les lettres, datées du 29 juin et du 1er juillet, marquent la dernière escalade dans un différend entre CMOC, qui détient 80 % de la TFM, et la société minière publique Gécamines de la République démocratique du Congo, qui détient les 20 % restants.
Le gouvernement congolais dit qu’il soupçonne la CMOC d’avoir sous-estimé les niveaux de réserves pour réduire le montant des redevances qu’elle verse à la Gécamines. La CMOC, qui était auparavant connu sous le nom de China Molybdenum, nie l’avoir fait.
Maintien d’un dialogue
Dans la lettre du 29 juin adressée au conseil d’administration de CMOC, l’administrateur provisoire indique avoir écrit que les conditions de commercialisation de la production de TFM en 2022 n’ont pas été respectées. Il a ordonné à la CMOC de partager toutes les informations concernant sa commercialisation et ses exportations depuis le 1er janvier dans les 24 heures.
La lettre ordonnait à la CMOC de cesser de commercialiser et d’exporter les produits de la TFM dans l’intervalle.
Dans la lettre du 1er juillet, l’administrateur provisoire a ordonné aux autorités douanières congolaises de mettre en œuvre la suspension des exportations de TFM.
La TFM a produit 18 501 tonnes de cobalt et 209 120 tonnes de cuivre en 2021.
Dans une interview accordée le 4 juillet à la publication francophone du China Global South Project, l’ambassadeur de Chine en RDC a déclaré que le gouvernement chinois suivait de près le différend entre la Gécamines et la CMOC et « s’assurait que les droits des entreprises chinoises soient respectés ».
“Nous devons encourager les deux sociétés à maintenir un dialogue (…) sans utiliser l’appareil d’Etat ni recourir à des méthodes brutales“, a déclaré l’ambassadeur Zhu Jing.
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