La RDC va auditer les concessions forestières et suspendre les « contrats douteux »

Le président Félix Tshisekedi a demandé un audit des vastes concessions forestières de la République démocratique du Congo et la suspension de tous les “contrats douteux” jusqu’à la conclusion de l’audit.
Abritant 60% de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, la RDC joue un rôle essentiel dans la régulation du climat de la Terre, mais les groupes de conservation affirment que la corruption et la mauvaise gouvernance rendent ses forêts vulnérables à l’expansion de l’agriculture et à l’exploitation forestière illégale.
Félix Tshisekedi a indiqué vouloir examiner la légalité de plusieurs contrats, dont un accordé en septembre 2020 portant sur environ 1,4 million d’hectares.
Le 12 septembre dernier, l’ancien ministre de l’Environnement Claude Nyamugabo a attribué six concessions à Tradelink, une société congolaise, couvrant un total de 1,38 million d’hectares.
Les concessions de Tradelink dépassent la limite de 500 000 ha autorisée par entreprise, a déclaré Félix Tshisekedi aux ministres, selon le compte rendu de la réunion publié.
Félix Tshisekedi a demandé à la nouvelle ministre de l’Environnement Eve Bazaiba “de faire le point sur les emplacements exacts et les finances de toutes les concessions forestières en RDC, et de suspendre tous les contrats douteux en attendant le résultat de l’audit“, indique le procès-verbal.
Améliorer la gouvernance environnementale du pays
Irene Wabiwa, représentante du groupe environnemental Greenpeace, a déclaré que la demande d’audit était une “très bonne chose” et espérait qu’elle serait réalisée par une commission indépendante.
“Même s’il est un peu tard, il vaut mieux tard que jamais“, a-t-elle déclaré.
En juillet, Eve Bazaiba a annoncé son intention de lever un moratoire de 19 ans sur les nouvelles concessions forestières industrielles, de créer un régulateur pour le marché du carbone du pays et de rapprocher les données entre les agences impliquées dans le secteur environnemental.
Les militants écologistes craignaient que la levée du moratoire n’ouvre des millions d’hectares de forêts à l’exploitation forestière industrielle. Eve Bazaiba a déclaré que cette décision aiderait le Congo à améliorer la gouvernance de l’environnement.
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