Le Tchad amnistie des centaines de rebelles et dissidents, répondant à la demande de l’opposition

Le gouvernement tchadien dirigé par l’armée a décrété le 29 novembre une amnistie pour près de 300 rebelles et dissidents politiques, répondant à une demande clé des groupes d’opposition invités à se joindre à un forum sur l’avenir du pays en difficulté.
L’amnistie s’appliquera à 296 personnes condamnées pour des délits dont “crimes d’opinion”, “terrorisme” et “atteinte à l’intégrité de l’Etat”, selon un arrêt du Conseil des ministres reçu par l’AFP.
Des groupes rebelles ont déclaré que l’amnistie était une condition préalable pour se joindre à une table ronde proposée par le président Mahamat Idriss Deby Itno, 37 ans, qui a pris les rênes après que son père Idriss Deby Itno a été tué en combattant les insurgés en avril.
En prenant ses fonctions, le jeune Deby a limogé le gouvernement, dissous le parlement et abrogé la constitution, promettant d’organiser des élections « libres et transparentes » dans les 18 mois.
En août, il a proposé de lancer un dialogue qui inclurait des groupes rebelles.
Après des contacts à Paris et à Doha, la capitale du Qatar, les rebelles ont posé le mois dernier des conditions préalables.
Il s’agit notamment de « la libération des prisonniers de guerre, une amnistie générale pour toutes les personnalités politico-militaires et la restitution des biens des rebelles saisis par le gouvernement ».
Le décret publié le 29 novembre disait qu’il était indispensable de balayer les vestiges légués des périodes sombres de notre époque, en accordant une amnistie générale à ceux qui, pour une raison ou une autre, ont choisi la voie de l’exil et/ou de la violence pour exprimer leurs divergences politiques.
Atteinte à l’intégrité de l’État
L’amnistie s’applique à ceux qui sont en prison et à d’autres qui ont été condamnés mais ne sont pas en détention.
Elle touche 39 personnes condamnées pour atteinte à l’intégrité de l’État ou crimes d’opinion.
Elle couvre également 257 membres de groupes armés qui ont été emprisonnés après une tentative de la coalition rebelle, l’Union des forces de résistance (UFR) de renverser Deby senior en 2019.
Le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, a déclaré que le décret comprenait une liste des noms des personnes bénéficiant de l’amnistie.
“Les chefs rebelles n’y sont pas car ils ont déjà été amnistiés en 2018”, a-t-il déclaré.
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