Le président congolais demande un audit du registre minier pour lutter contre la fraude

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a exigé l’interdiction de délivrer et d’échanger des permis miniers jusqu’à l’audit du registre minier du pays, une mesure visant à lutter contre la fraude dans le secteur.
Félix Tshisekedi a déclaré aux ministres qu’il souhaitait mettre fin au gaspillage des actifs miniers par des acteurs politiques anonymes et des responsables impliqués dans l’administration du registre minier, qui enregistre les concessions minières, selon le compte rendu de la réunion.
“Ce nettoyage recommandé augmentera la contribution du secteur minier au budget de l’Etat et aidera, en priorité, la population à profiter des richesses minérales de notre pays“, a déclaré le président à ses ministres.
Cette décision est une escalade de l’examen en cours exigé par Félix Tshisekedi des accords conclus par son prédécesseur Joseph Kabila, qui comprend un accord “infrastructure pour les minéraux” de 6 milliards de dollars avec des investisseurs chinois.
La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et le plus grand producteur de cuivre d’Afrique, mais plus de 70 % de ses quelque 100 millions d’habitants vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, selon la Banque mondiale.
Les militants de la transparence ont estimé que le Congo a perdu des milliards de dollars de revenus provenant des accords miniers au cours des deux dernières décennies.
Félix Tshisekedi a obtenu la présidence grâce à un accord de partage du pouvoir avec Joseph Kabila, à la suite des élections contestées de 2018, mais il a progressivement pris presque tous les leviers du gouvernement, selon les analystes politiques, et a été de plus en plus franc au sujet des accords miniers de Joseph Kabila.
Les sociétés minières qui ne respectent pas leurs obligations administratives et sociales devraient voir leurs licences révoquées, a déclaré Félix Tshisekedi à la ministre des Mines Antoinette N’Samba.
Il a demandé à N’Samba d’identifier les sociétés minières dont l’État n’avait pas acquis 10% des actions lorsque le permis est passé de l’exploration à l’exploitation, comme l’exige le code minier.
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