Le Gabon s’intéresse à une plante psychédélique qui soignerait la toxicomanie

Le Gabon veut monétiser le commerce de l’iboga, plante réputée pour aider les toxicomanes.
Même si la plupart des fonds souverains sont sollicités pour financer des études sur les infrastructures, le Gabon se démarque commandant une étude sur un arbuste psychédélique.
L’arbuste en question est l’iboga, un puissant hallucinogène utilisé depuis des millénaires par les habitants des forêts gabonaises lors de cérémonies. Plus récemment, la plante psychotrope a été découverte par des étrangers comme un remède potentiel contre l’héroïne et d’autres dépendances. “L’idée est d’exploiter l’ibogaïne, l’ingrédient actif de la plante iboga“, explique Akim Daouda, directeur général du fonds souverain du Gabon.
Bien qu’illégale dans de nombreux pays, l’ibogaïne est largement utilisée comme solution de dernier recours contre la toxicomanie, avec des centres de réadaptation au Canada, au Costa Rica, au Mexique et en Nouvelle-Zélande.
De nombreux patients, selon les témoignages, sortent à l’issue de trois jours de transe sans aucune envie de drogues dont ils dépendaient autrefois. De telles affirmations n’ont pas été rigoureusement vérifiées et l’iboga, pris en grande quantité, peut provoquer des effets secondaires, notamment des convulsions, une paralysie, un arrêt cardiaque et la mort.
« Il est pris à doses massives. C’est un processus violent de trois jours, mais cela réinitialise votre système », explique Akim Daouda.
Possibilité de commerce international pour le Gabon
Il souhaite commander une étude à un cabinet de conseil réputé et comparer l’iboga à la marijuana, une autre substance illégale dans certains pays mais qui est devenue une solution pour des millions de personnes en partie grâce à ses effets médicinaux.
Akim Daouda envisage une évaluation scientifique approfondie des propriétés de la plante et de sa réglementation à l’exportation.
Au niveau international, l’iboga se vend entre 2 000 et 5 000 dollars le kilo, selon Lee White, le ministre gabonais des Forêts, qui affirme que les fouilles archéologiques révèlent que les Gabonais utilisent l’iboga depuis au moins 2 600 ans. « Il y a un commerce international florissant et le Gabon n’en retire rien », dit-il.
Les Occidentaux ont commencé à découvrir les propriétés de l’iboga en 1899 lorsque les explorateurs français l’ont ramené en Europe où il a ensuite été commercialisé sous le nom de stimulant Lambarène.
Au début des années 1960, l’Américain Howard Lotsof, un jeune héroïnomane devenu plus tard chercheur scientifique, découvre qu’il stoppe ses fringales. L’iboga peut “littéralement transformer un toxicomane en un non-toxicomane sur une période de deux à trois jours“, a-t-il déclaré à un documentaire de 2004, Ibogaine: Rite of Passage.
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