Les pays africains critiquent les efforts visant à accélérer les pourparlers sur l’exploitation minière en haute mer

Les pays africains, dont beaucoup dépendent fortement de l’exploitation minière, ont critiqué la décision de la petite nation insulaire du Pacifique de Nauru d’accélérer les négociations internationales sur l’exploitation minière en haute mer, une industrie qui pourrait nuire à leurs économies.
Nauru a fixé le mois dernier un délai de deux ans pour la finalisation des règles régissant l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales. Nauru a déclenché la “règle des deux ans“, qui permet à un plan minier d’être approuvé après deux ans selon les règles en vigueur à ce moment-là.
La tâche de se mettre d’accord sur des réglementations d’ici la mi-2023 est “apparemment insurmontable” car la pandémie mondiale limite la capacité des pays à négocier, a déclaré le Groupe africain dans une lettre au Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), un organe des Nations Unies chargé d’élaborer des réglementations pour la nouvelle industrie.
L’AIFM a déclaré que les réunions du Conseil devraient reprendre “avant la fin de l’année“.
Le Groupe africain, l’un des nombreux groupements régionaux de l’AIFM, représente 47 pays, dont les principaux producteurs mondiaux de manganèse et de cobalt – l’Afrique du Sud et la République démocratique du Congo.
Les économies de ces pays, ainsi que de nombreuses autres en Afrique, dépendent fortement de l’exploitation minière et pourraient être négativement affectées par l’exploitation des roches du fond marin appelées “nodules polymétalliques” qui contiennent du manganèse, du cuivre, du nickel et du cobalt.
Les nodules sont généralement composés de 28,4% de manganèse, 1,3% de nickel, 1,1% de cuivre et 0,2% de cobalt, selon la maison de recherche CRU.
Patrimoine commun de l’humanité
Dans la lettre, le Groupe africain a déclaré qu’une condition préalable à toute exploitation minière des fonds marins “est un régime financier qui dédommage correctement l’humanité pour ses ressources et les mineurs terrestres pour leurs pertes“.
En vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), les ressources des eaux internationales sont le patrimoine commun de l’humanité, et les revenus de ces ressources doivent être partagés entre tous les pays.
Dans un rapport de 2019 à l’ISA, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a déclaré qu’il supposait que la plupart des revenus tirés de l’exploitation minière des fonds marins par l’AIFM iraient aux pays en développement dépendants de l’exploitation minière pour les compenser de l’impact sur leurs économies.
La plupart des pays vulnérables à la concurrence des minéraux des fonds marins se trouvent en Afrique, selon une étude de mai 2020 commandée par le secrétariat de l’AIFM, la République démocratique du Congo, le Gabon, Madagascar et la Zambie étant particulièrement susceptibles d’être touchés.
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