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Dialogue inclusif tchadien : l’opposition brille par son absence

Dialogue inclusif tchadien : l’opposition brille par son absence

Alors que le gouvernement de transition de Mahamat Idriss Déby prône l’apaisement et le dialogue national, solution indispensable pour aller de l’avant et préparer le futur du pays, l’opposition se montre peu conciliante.

 

Préparation du dialogue inclusif

 

Mardi 13 juillet, le Premier ministre de transition tchadien précisait les contours de l’organisation du dialogue inclusif. Devant les chefs de partis politiques, les représentants des syndicats et de la société civile, Albert Pahimi Padacké déclarait que les candidatures pour intégrer le comité d’organisation du dialogue étaient ouvertes. Pour nombre d’entre eux, le dialogue annoncé par le chef du Conseil militaire de transition (CMT) Mahamat Idriss Déby est une étape cruciale pour remettre à plat les institutions du pays.

 

Le fils d’Idriss Déby Itno avait annoncé la mise en place de ce dialogue fin avril après la mort de son père, assurant : “je serai le garant de ce dialogue qui n’éludera aucun sujet d’intérêt national selon un calendrier précis que le gouvernement sera appelé à dévoiler”. Au cours de ce tout premier message adressé à la Nation, le chef du CMT avait également appelé au soutien de la communauté internationale. “Le Tchad a besoin d’un soutien massif de ses partenaires pour stabiliser une situation économique et financière durement impactée par le contexte sécuritaire, humanitaire et social”.

 

Quelques mois plus tard, le Premier ministre a donc annoncé l’ouverture des candidatures pour intégrer le comité d’organisation. “Le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et du dialogue se tient à votre disposition pour recevoir les listes de vos représentants au sein du comité d’organisation du dialogue dans les quinze jours qui suivront cette communication”, a-t-il précisé.

 

Wakit Tama sur la réserve

 

Au cours de l’allocution d’Albert Pahimi Padacké, aucun représentant des membres de Wakit Tama (“le temps est venu”, en arabe local) n’était présent. Cette coalition regroupe des partis d’opposition et des associations issues de la société civile. Leur objectif : manifester pour protester contre le Conseil militaire de transition. Le mouvement avait d’ailleurs organisé une marche de protestation contre le régime en place. Initialement prévue pour le 14 juillet, elle a été décalée au 16 juillet puis finalement reportée sine die.

 

Par son boycott des tentatives d’apaisement, l’opposition est accusée de freiner le processus démocratique en cours. Un processus qui se veut le plus inclusif possible, en atteste le décret signé le 2 juillet, qui précise que le comité comportera 70 membres, pour représenter au mieux les intérêts du peuple tchadien. “Il est vrai que le comité d’organisation ne peut compter en son sein les 15 ou 16 millions de Tchadiens. Mais la volonté du gouvernement est que chaque Tchadien s’y sente représenté et donc pleinement concerné par le dialogue inclusif à commencer par sa préparation”. Comment l’opposition peut-elle dénoncer un processus de transition trop exclusif, si elle ne prend pas elle-même part au mouvement ?

Publié le 22 juillet 2021 à 15 h 59 min par Rédaction

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