L’UE s’apprête à lever les sanctions contre le Burundi

L’UE se prépare à reprendre l’aide budgétaire au Burundi, malgré les rapports des ONG sur les violations continues des droits de l’homme par le gouvernement de ce pays.
« L’UE et ses États membres reconnaissent les développements positifs réalisés par le gouvernement burundais en matière de droits de l’homme, de bonne gouvernance et d’État de droit, ainsi que les engagements pris dans sa feuille de route (…) pour de nouvelles améliorations dans ces domaines », a déclaré un porte-parole de l’UE.
Les ambassadeurs de l’UE sur le terrain avaient recommandé cette étape et il y avait déjà un accord préliminaire entre les diplomates au Conseil de l’UE à Bruxelles.
« Cela signifie que l’aide financière de l’UE à l’administration et aux institutions burundaises pourrait reprendre, en plus de la coopération au développement ciblant la population (…) qui se poursuit depuis 2016 », a déclaré l’UE.
La liste noire connexe de quatre responsables burundais pourrait également être levée « dans les prochains mois », bien que les pourparlers sur cette étape en soient à un stade antérieur.
Ces développements surviennent après la reprise par l’UE et le Burundi en février d’un « dialogue politique », qui avait été suspendu pendant cinq ans à la suite d’une crise politique suite aux dernières élections de 2015.
Grogne des ONG
Ces cinq dernières années ont vu l’économie du pays au bord de l’effondrement, tandis que ses dirigeants tournaient le dos à l’Europe, qu’il accusait d’impérialisme.
Mais le nouveau dialogue « marque une étape importante vers une éventuelle normalisation (…) des relations », a déclaré le porte-parole de l’UE.
« Le climat constructif qui a prévalu lors de ce dialogue politique est de bon augure pour les discussions futures » et pour « des engagements concrets et mesurables de la part des autorités burundaises » pour améliorer encore la situation dans le pays.
L’UE était le plus grand donateur de l’ancienne colonie belge, versant quelque 60 millions d’euros par an avant l’imposition des sanctions.
Une coalition de 12 ONG a récemment averti dans une lettre ouverte aux ministres des Affaires étrangères de l’UE qu’il était cependant trop tôt pour annuler les mesures punitives.
« L’UE ne devrait pas s’appuyer sur les promesses de réformes des droits humains des autorités burundaises, et insister plutôt pour qu’elles répondent à des critères concrets », ont déclaré les ONG, dont Human Rights Watch et le Comité pour la protection des journalistes.
« Des dizaines de nouveaux cas de torture ont été documentés depuis les élections de 2020 », ont-ils déclaré, les milices pro-gouvernementales continuent de commettre des violences, tandis que les journalistes et les militants des droits humains ont trop peur pour faire leur travail, ont-ils déclaré.
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