L’Union africaine appelle au retour à « l’ordre constitutionnel » au Tchad

Une mission de l’Union africaine a recommandé que l’armée tchadienne partage le pouvoir avec un président civil, comme l’une des trois options pour restaurer l’ordre constitutionnel après le meurtre du président Idriss Deby le mois dernier.
Un conseil militaire dirigé par le fils d’Idriss Deby, Mahamat Idriss Deby, a pris le pouvoir en avril après que son père a été tué alors qu’il visitait des troupes opposées à une insurrection rebelle.
L’Union africaine, qui pourrait sanctionner le Tchad en raison de la prise de contrôle militaire, a envoyé une mission d’enquête pour élaborer des stratégies de retour à l’ordre constitutionnel et à la gouvernance démocratique.
Dans un rapport, la mission a recommandé que le conseil de sécurité de l’UA puisse soutenir la transition militaire telle qu’elle se présente, tout en nommant un envoyé spécial pour s’assurer que les militaires tiennent leur promesse d’organiser des élections dans 18 mois.
Une autre option consisterait à soutenir la transition actuelle menée par l’armée, tout en faisant pression sur la junte pour qu’elle partage le pouvoir à égalité avec un gouvernement civil en raison des menaces sécuritaires auxquelles le Tchad est confronté de la part des rebelles et des insurgés djihadistes.
Une dernière option serait de faire pression sur l’armée pour qu’elle cède le pouvoir à un président civil aux côtés d’un vice-président militaire, précise le rapport.
Une liste de préconisations
Le rapport a indiqué que la charte de transition rédigée par l’armée était “totalement inadéquate” et a encouragé la rédaction d’une nouvelle constitution nationale plus inclusive et d’un plan rapide pour de nouvelles élections.
Il a également recommandé que les forces rebelles soient démobilisées et invitées à participer au dialogue sur la formation de tout nouveau gouvernement.
Le conseil militaire, qui a promis de tenir des élections dans les 18 mois, a rejeté les pourparlers avec les rebelles.
La France, qui maintient une présence militaire au Tchad, a initialement soutenu le conseil mais a depuis appelé à un gouvernement d’unité dirigé par des civils.
Les politiciens de l’opposition et la société civile ont dénoncé la prise de contrôle militaire comme un coup d’État. Plusieurs manifestations sont devenues violentes ces dernières semaines, avec au moins 6 personnes tuées et des dizaines d’autres arrêtées lors d’affrontements avec les forces de sécurité.
Des centaines de manifestants ont défilé pacifiquement à N’Djamena avec des pancartes appelant au calme pendant le processus de transition. Les manifestants étaient flanqués de soldats et de policiers, qui avaient autorisé l’événement.
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