Une situation de faim aiguë accentuée par les conflits et le COVID-19 en RDC

Un record de 27,3 millions de personnes en République démocratique du Congo, soit environ un tiers de sa population, souffrent de faim aiguë, en grande partie à cause des conflits et de l’impact économique de la pandémie de COVID-19, ont déclaré les Nations Unies.

Ce chiffre fait de la RDC le pays où le plus grand nombre de personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente dans le monde, ont déclaré le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué conjoint.

Outre les conflits et la pandémie, ce nombre a également augmenté car la dernière étude a permis de sonder davantage de personnes que les précédentes fois.

« Pour la première fois, nous avons pu analyser la grande majorité de la population, ce qui nous a aidés à nous rapprocher de la véritable image de l’ampleur stupéfiante de l’insécurité alimentaire en RDC », a déclaré Peter Musoko, représentant du PAM dans le pays.

« Ce pays devrait pouvoir nourrir sa population. Nous ne pouvons pas laisser les enfants se coucher le ventre vide et les familles sauter des repas pendant une journée entière », a-t-il déclaré.

Les régions les plus touchées se trouvent dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika, ainsi que dans les provinces du Kasaï central, qui ont toutes été touchées par le conflit.

Les habitants forcés par les combats de fuir leur maison sont revenus pour voir leurs récoltes détruites. Certains ont survécu en ne mangeant que du taro, une racine qui pousse à l’état sauvage, ou des feuilles de manioc bouillies dans l’eau, selon le communiqué.

La violence des milices persiste en RDC depuis des décennies, en particulier dans les régions frontalières orientales avec le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, malgré la fin officielle de la guerre civile en 2003.

Sur les 27,3 millions de personnes souffrant de la faim, environ 6,7 millions de personnes étaient en phase « d’urgence », qui est la dernière avant la famine, selon la classification des différentes phases de sécurité alimentaire.