Des chefs de milice présumés plaident non coupables de crimes de guerre en République centrafricaine

Deux hommes accusés d’avoir dirigé des milices à dominance chrétienne lors d’attaques généralisées contre des musulmans en République centrafricaine (RCA) ont rejeté le 16 février toutes les charges retenues contre eux au début de leur procès devant la Cour pénale internationale (CPI).
Patrice-Edouard Ngaissona, ancien dirigeant du football africain qui, selon les procureurs, était un haut dirigeant des soi-disant milices anti-Balaka en 2013 et 2014, et Alfred Yekatom, également connu sous le nom de « Rambo », ont plaidé non coupables des accusations liées aux attaques sur les civils musulmans.
« Je ne me reconnais pas du tout dans les charges retenues contre moi, je ne suis pas coupable », a déclaré Patrice-Edouard Ngaissona, 53 ans. L’ancien ministre des Sports a été inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, notamment de meurtre, de viol, de persécution et de torture.
Les procureurs ont déclaré que Patrice-Edouard Ngaissona faisait partie intégrante du mouvement anti-Balaka. « Il savait que le groupe qu’il aidait à armer, financer, instruire et organiser, connu en septembre 2013 sous le nom d’anti-Balaka, ciblerait inévitablement la population civile musulmane de l’ouest de la RCA. Il connaissait le sentiment de vengeance en eux », a déclaré le procureur Kweku Vanderpuye au tribunal.
Alfred Yekatom, 46 ans, fait face à des accusations similaires à celles de Patrice-Edouard Ngaissona, ainsi qu’à d’autres pour son utilisation présumée d’enfants soldats.
Des critiques sur la neutralité de la CPI
Les procureurs ont montré des messages provenant de pages Facebook et de groupes de discussion créés par des groupes anti-Balaka parlant de « sacrifier » les musulmans et disant qu’ils « disparaîtront bientôt ».
Après des critiques initiales selon lesquelles son enquête sur la RCA était unilatérale, avec seulement des dirigeants anti-Balaka sur le banc des accusés, la CPI a annoncé en janvier qu’elle avait arrêté le chef présumé de la Séléka Mahamat Said Abdel Kain.
Le procès commence dans un contexte de combats entre l’armée centrafricaine, soutenue par les Nations Unies, les troupes russes et rwandaises, et les rebelles des deux milices qui ont formé une alliance dans le but de s’emparer de la capitale et d’annuler le vote du 27 décembre dans lequel Le président Faustin-Archange Touadera a été déclaré vainqueur.
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