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Colère d’un africain contre les « pillards » coloniaux

Colère d’un africain contre les « pillards » coloniaux

En juin dernier, Mwazulu Diyabanza a tenté de récupérer au sein du Musée du Quai Branly de Paris un objet datant du XIXe siècle et originaire d’Afrique centrale, et ce afin de marquer son mécontentement face à la France, qu’il accuse d’avoir pris possession de dizaines de milliers d’œuvres d’art issues de ses anciennes colonies.

Mwazulu Diyabanza avait diffusé son passage à l’acte en direct sur les réseaux sociaux avant d’être arrêté par un agent de sécurité alors qu’il se dirigeait vers la sortie, l’objet à la main.

« Ma mère me disait que lorsque les Européens sont arrivés, ils ont pillé ces artefacts, ils ont pillé notre patrimoine », a-t-il déclaré. « Nous luttons pour récupérer notre richesse (culturelle). »

Ce jeune congolais qui vit en France depuis 20 ans, appartient à un mouvement panafricain qui presse notamment la France de restituer ces artefacts et de réparer les actes d’esclavage.

Il a comparu devant le tribunal le 30 septembre pour tentative de vol. Les procureurs ont exigé une amende et le verdict doit être rendu le 14 octobre.

Le cas de Mwazulu Diyabanza a conduit à un examen approfondi de l’histoire de la France durant cette année au cours de laquelle les manifestations antiracistes ont forcé les pays développés à réexaminer la manière dont ils se souviennent de leur passé colonial.

La France prévoit de restituer certaines œuvres aux pays africains

Mwazulu Diyabanza, qui fait face à une deuxième accusation de vol pour avoir retiré un artefact d’un musée marseillais et l’avoir transporté dans un commissariat de police, considère que ses actions sont politiquement justifiées.

« Qui est le vrai voleur dans cette histoire ? Le voleur est celui qui prend quelque chose de manière frauduleuse. Je suis l’héritier légitime », s’est-il défendu.

Une grande partie du patrimoine culturel africain est exposée en Europe. Le musée du Quai Branly à Paris abrite quelque 70 000 objets africains, et le British Museum de Londres en détient des milliers d’autres, déclarait l’historien de l’art français Benedicte Savoy en 2018.

Cette année-là, il a co-écrit un rapport avec l’économiste sénégalais Felwine Sarr recommandant le retour généralisé d’artefacts culturels prélevés en Afrique, identifiant 46 000 objets au Quai Branly. Le musée a refusé de commenter ce rapport.

Toujours en 2018, le président Macron a déclaré que « le patrimoine africain ne peut pas se limiter à des collections privées et des musées européens ».

Jusqu’à présent, les archives indiquent que moins de 30 artefacts africains issus des collections françaises ont été rendus.

Publié le 6 octobre 2020 à 8 h 31 min par Rédaction

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