Trois Burundais condamnés à 30 ans de prison pour « attaque » contre le président

Un tribunal burundais a condamné deux hommes et une femme à 30 ans de prison pour une « attaque » au cours de laquelle des pierres ont été lancées sur un convoi transportant le président Evariste Ndayishimiye, a indiqué lundi à l’AFP une source judiciaire.
Selon l’accusation, trois pierres ont été lancées depuis une station-service sur le convoi d’une cinquantaine de véhicules alors qu’il traversait la ville de Kayanza le 5 août dernier.
Une pierre a frappé un membre de la garde présidentielle, une autre a heurté le pare-brise d’une des voitures, la dernière n’a rien touché.
Des témoins à Kayanza ont déclaré à l’AFP que le convoi ne s’était pas arrêté pendant l’incident.
Le tribunal de Kayanza a « condamné dimanche trois jeunes dont une femme à 30 ans de prison (chacun) pour une attaque et un complot contre le chef de l’État », a déclaré à l’AFP une source judiciaire sous couvert d’anonymat.
L’information a été confirmée à l’AFP par trois témoins présents à l’audience.
Les accusés, deux employés de pompes à essence et un mécanicien, ont été initialement inculpés « d’atteinte à la sécurité publique et de ne pas avoir alerté les services concernés que le chef de l’Etat était en danger ».
Le procureur a demandé des peines de sept ans et demi de prison, lors de l’audience de dimanche au cours de laquelle l’accusé a comparu sans assistance juridique.
Tous les trois ont nié avoir jeté les pierres ou voir qui les avait lancées.
Justice équitable
Cependant, lors de sa décision, la juge Marie-Goreth Ndayishimiye – sans lien de parenté avec le président – a annoncé que le tribunal avait décidé de reclasser l’accusation en tant qu’attaque et un complot contre le chef de l’Etat.
Elle a ensuite condamné les trois à 30 ans de prison, sans donner plus d’explication quant au changement d’accusation, a précisé la source judiciaire.
Le porte-parole du président Jean-Claude Karerwa Ndenzako n’a pas fait de commentaire.
« Cela a confirmé l’idée que le gouvernement burundais reste paranoïaque face à de tels complots. C’est l’une des premières taches sur l’image du nouveau président et son slogan de justice équitable », a déclaré un diplomate africain sous couvert d’anonymat.
Evariste Ndayishimiye, a été élu le 20 mai et a pris ses fonctions en juin peu de temps après la mort de choc de son prédécesseur à la poigne de fer, Pierre Nkurunziza.
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