Le coronavirus provoque un pic de braconnage dans le parc des Virunga en RDC

La découverte rapide par les rangers du parc national des Virunga en RDC d’un bébé gorille de trois ans emmêlé dans un collet de braconnier a permis de le sauver, mais il s’agit d’une opération risquée, et de plus en plus courante depuis la pandémie.
La patte gauche du jeune gorille était prise au piège, ce qui aurait pu restreindre la circulation sanguine et provoquer une infection si elle n’avait pas été soignée suffisamment rapidement. Mais avant de pouvoir intervenir, les rangers du parc ont dû faire face aux parents particulièrement protecteurs de l’animal.
Après avoir mis la mère sous sédation et distrait son père de 270 kg, ils ont couché le bébé sur le sol verdoyant de la jungle et se sont mis au travail.
« Il y avait beaucoup d’agitation, le mâle n’était pas content mais ils ont pu se déplacer assez rapidement et efficacement pour appliquer des antibiotiques et soigner le bébé gorille », a déclaré Emmanuel De Merode, directeur du Parc national des Virunga.
De telles procédures sont courantes dans le parc des Virunga en République démocratique du Congo, ce vaste pays aux forêts profondes, glaciers et volcans, composé de plus d’espèces d’oiseaux, de reptiles et de mammifères que toute autre aire protégée au monde.
Des animaux de plus en plus menacés
L’impact économique du COVID-19 a provoqué un pic de braconnage, menaçant l’habitat de plus de la moitié des gorilles de montagne du monde, ont déclaré les autorités du parc. Cela est particulièrement préoccupant quand on sait que les gardes sont obligés de réduire leur présence pour se protéger du virus.
Cette zone de 7 800 km2 a été fermée aux touristes en mars pour aider à enrayer la propagation du coronavirus auprès de la communauté locale et des grands singes.
La hausse des prix des denrées alimentaires, la diminution des possibilités d’emploi et l’effondrement des revenus du tourisme engendrent pour les personnes vivant dans et autour du parc de se tourner vers la forêt pour survivre, trouvant des alternatives telles que la chasse à la viande de brousse.
« Il y a eu une augmentation du nombre de personnes qui se rendent dans la forêt pour poser ces pièges », s’inquiète Emmanuel De Merode.
Quant au bébé gorille, il a eu de la chance de pourvoir échapper à une mort certaine.
Read also
- Une ville congolaise transforme son problème de plastique en profit
- En RDC, une religieuse construit une centrale électrique pour faire face aux nombreuses coupures d’électricité de sa ville
- L’accord d’exportation d’or entre la RDC et les Émirats arabes unis suscite de “vives inquiétudes”
- L’ERG demande à la RDC la levée des restrictions contre ses activités
- La RDC recommande de mettre fin à 30 concessions forestières