Le Gabon dépénalise officiellement l’homosexualité

Le Gabon a décriminalisé les relations sexuelles consensuelles entre personnes de même sexe, devenant l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à les légaliser.
Le Sénat gabonais a approuvé le 29 juin un projet de loi abrogeant une loi de 2019 qui criminalisait les relations homosexuelles d’une peine maximale de six mois de prison et d’une amende de 5 millions de francs CFA (7600 €).
Le président Ali Bongo Ondimba a signé le 7 juillet la mesure d’abrogation.
« J’applaudis la décision collective du parlement, du gouvernement et du président gabonais de dépénaliser les relations sexuelles entre personnes de même sexe », a déclaré la directrice exécutive de l’UNAIDS Winnie Byanyima dans un communiqué de presse.
« Ce faisant, le Gabon redresse une grave injustice infligée à la communauté LGBTI dans le pays.»
La proposition initiale de légaliser les relations LGBTQ a été approuvée par la chambre basse du Parlement gabonais le 24 juin.
L’Angola et le Lesotho ont également dépénalisé les relations homosexuelles ces dernières années. Les défenseurs des droits des LGBTQ demandent que davantage de pays africains leur emboitent le pas.
Un exemple à suivre pour encore trop de pays
« La signature historique aujourd’hui d’une loi dépénalisant les relations homosexuelles au Gabon est un moment charnière dans la lutte mondiale pour les droits des LGBTQ », a déclaré le président de la Campagne des droits de l’homme Alphonso David dans un communiqué de presse.
« Cette victoire cruciale pour les droits humains fondamentaux nous donne des raisons d’espérer plus de sensibilisation et plus de victoires à travers le continent.»
De leur côté, le Kenya et l’Ouganda font partie des 70 pays dans lesquels les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe restent criminalisées.
« Il est choquant que plus d’un tiers des pays du monde continuent de criminaliser l’amour homosexuel. Il s’agit d’un contraste frappant avec la dignité humaine de base et les normes internationales des droits de l’homme », a déclaré Jessica Stern, directrice exécutive d’OutRight Action International sur Instagram.
« La décision du Gabon a fait baisser le nombre total de pays criminalisant les relations homosexuelles d’une unité. Ce n’est pas seulement une affirmation du droit des LGBTQ au Gabon, mais aussi une inspiration pour les défenseurs des pays dans lesquels ces interdictions existent toujours ou sont envisagées. »
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