RDC : La sécurité devrait empirer au sein de la mine de coltan de la SMB en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement

La sécurité de la mine de coltan de la Société Minière de Bisunzu (SMB) en République démocratique du Congo (RDC) ne pourrait que s’aggraver si elle était exclue des chaînes d’approvisionnement à la suite de l’attaque à la grenade qui a couté la vie à trois personnes le 23 juin dernier, a indiqué la société qui gère le programme de traçage des minéraux de la mine.

Jusqu’à trois personnes auraient été tuées dans une attaque datant du 23 juin dans le village de Kisura, qui se trouve sur une partie non exploitée de la vaste concession minière de la SMB, également connue sous le nom de PE 4731.

La SMB, qui possède certains des plus grands gisements africains de coltan, utilise un système de traçage numérique depuis janvier 2019 pour montrer que ses minéraux ne sont pas exploités par des enfants ou ne servent pas à financer des seigneurs de guerre et des soldats corrompus.

A la recherche de coltan responsable

Le système, appelé « Better Sourcing Program » (BSP) est suivi par la société berlinoise RCS Global.

« Un désengagement des approvisionnements auprès de la PE 4731, ou l’arrêt des activités minières, serait extrêmement préjudiciable à la sécurité dans la région et pourrait aggraver les tensions, comme cela s’est produit en 2018 lorsque l’activité minière a été temporairement suspendue », a déclaré RCS Global.

« L’engagement du gouvernement de la RDC et des parties prenantes internationales sera bénéfique pour faire avancer la résolution des tensions sous-jacentes », a abondé RCS Global dans un communiqué adressé aux parties prenantes.

Le tantale issu des mines de coltan est utilisé dans les produits électroniques tels que les smartphones, les ordinateurs portables et les consoles de jeux vidéo. Les sociétés qui utilisent ce minéral subissent la pression des régulateurs et des investisseurs qui veulent avoir la certitude que les métaux ont été achetés de manière responsable.

Les origines de l’attaque demeurent encore floues

La SMB et la coopérative des mineurs qui travaillent sur le site ont donné des comptes rendus divergents sur ce qui s’est passé lors de l’attaque du mois dernier. Des mineurs ont accusé la police engagée par la SMB d’avoir utilisé une force excessive, ce que la SMB et la police nient.

Dans sa déclaration, RCS Global a déclaré que la SMB était en train de mettre en œuvre une série d’actions correctives qu’elle avait recommandées pour répondre aux préoccupations concernant la chaîne d’approvisionnement de la SMB après l’incident.

Il s’agit notamment de former la police des mines au respect des principes en matière de sécurité et de droits de l’homme, de dialoguer avec les organismes de la province et de demander le soutien des autorités nationales.

Le programme BSP, qui a mis à disposition quatre agents de surveillance à plein temps sur la concession de la SMB, a déclaré ne pas savoir exactement qui avait lancé l’attaque à la grenade.

La SMB avait déclaré à l’issue de l’attaque que deux policiers avaient été pris pour cible dans une attaque à la grenade nocturne, qui s’est suivie de coups de feu. Trois personnes ont été tuées et trois, dont un policier, ont été blessées et transportées à l’hôpital, précisait le communiqué.