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Les villageois du Togo voient leurs maisons englouties par la mer

Les villageois du Togo voient leurs maisons englouties par la mer

La communauté côtière togolaise de Baguida a toujours eu l’océan à ses pieds, mais le niveau de la mer a augmenté de plus en plus ces dernières années, détruisant les maisons et les espoirs des habitants.

À la périphérie de la capitale du pays, Lomé, des bâtiments en ruine, abandonnés, parsèment le rivage, leurs fenêtres cassées face à la mer, qui ne cesse de se rapprocher. Les derniers résidents ont peur.

« J’ai trois enfants. Je pense qu’un jour la mer nous prendra par surprise, nous ne saurons pas où aller », s’inquiète une jeune femme de 27 ans, pour qui la maison de plain-pied n’est plus qu’à quelques mètres du rivage.

Plus de la moitié des côtes concernées

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre accélèrent l’érosion côtière dans le monde et les pays du littoral atlantique de l’Afrique de l’Ouest sont parmi les plus menacés. La montée des eaux pourrait emporter plus de la moitié des côtes sablonneuses du Togo d’ici la fin du siècle, selon une étude parue en mars dans la revue Nature Climate Change.

Dans le village de Doevikope sur la plage de Baguida, les trois quarts des habitants se sont éloignés depuis que l’océan a avalé les terres agricoles, le terrain de jeu de l’école et le cimetière.

« La mer veut même prendre nos morts » déplore un habitant, qui vit dans un abri de fortune en paille et en planches et qu’il reconstruit pour la sixième fois.

Des conséquences économiques importantes

Les dommages causés par l’augmentation du niveau de la mer et les vagues ne sont pas que physiques, mais aussi économiques.

La dégradation des zones côtières de quatre pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Togo, a coûté 3,4 milliards d’euros, soit 5,3% de leur production nationale en 2017, selon une étude de la Banque mondiale publiée l’année dernière.

« La mer a tout détruit. Maintenant je suis fatigué. Je suis aussi vieux. Je ne sais pas comment je vais manger», indique un vieillard qui a constaté toute sa vie durant, un rétrécissement de la taille des plages de Baguida.

Publié le 4 juin 2020 à 11 h 59 min par Rédaction

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