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Le Burundi lance la campagne présidentielle malgré les craintes face au coronavirus

Le Burundi lance la campagne présidentielle malgré les craintes face au coronavirus

Le Burundi a lancé le 27 avril la campagne pour les élections présidentielles, législatives et municipales qui doivent se tenir courant mai. Cela engendrera des rassemblements géants, écartant de fait les préoccupations concernant le coronavirus. Par ailleurs, les médios font état de violences contre l’opposition.

Sept candidats sont en lice pour les élections présidentielles qui se tiendront le 20 mai dans la petite nation d’Afrique de l’Est, où malgré la pandémie mondiale, la vie a suivi son cours, les autorités affirmant que Dieu protégera les citoyens contre le COVID-19.

Le parti au pouvoir et la principale opposition ont organisé le 27 avril des rassemblements qui ont attiré des dizaines de milliers de sympathisants – rassemblements qui ont pourtant été interdits dans de nombreuses autres régions d’Afrique et du monde.

Le Burundi a fait état de 15 cas de COVID-19 et d’un décès. Les tests étant extrêmement limités dans ce pays de 12 millions.

Jusqu’à présent, peu de précautions ont été prises pour la période de campagne qui se termine le 17 mai.

Un politicien, membre de haut rang du parti au pouvoir CNDD-FDD, a déclaré que la commission électorale avait délivré des seaux de savon et d’eau à utiliser pendant les activités de la campagne mais a reconnu que cela serait probablement inefficace.

« Nous nous rendons compte que cela ne servira à rien. Tout le monde est obsédé par les enjeux électoraux … Nous penserons à la pandémie plus tard », a déclaré, sous couvert d’anonymat, le responsable politique à l’AFP.

L’opposition de son côté, estime que la décision du gouvernement de poursuivre les élections est imprudente.

Amnesty International, dans un communiqué publié le 27 avril, a déclaré que des institutions privées qui avaient pris leurs propres mesures préventives contre le coronavirus « avaient été menacées de sanctions ».

« Violence et répression » 

Le général Evariste Ndayishimiye, candidat à la présidentielle du CNDD-FDD, est présenté sur les affiches de la campagne comme l’héritier du président Pierre Nkurunziza, qui démissionne après un mandat tumultueux qui a commencé en 2005.

La décision controversée du président Nkurunziza de demander un troisième mandat en 2015 a plongé le pays dans la crise, et les troubles qui y ont été associés ont tué 1 200 personnes et forcé 400 000 personnes à quitter leur domicile.

Lors d’un rassemblement à Bugendana, dans la province centrale de Gitega, Pierre Nkurunziza a déclaré qu’il soutenait Evariste Ndayishimiye “à 100%”, tandis que ce dernier a promis de s’appuyer sur l’héritage de son prédécesseur et de porter les efforts de développement à « une nouvelle étape ». Le coronavirus n’a été mentionné par aucun des deux hommes.

Le principal adversaire de Ndayishimiye est Agathon Rwasa, le candidat du parti du Conseil national pour la liberté (CNL). Des groupes de défense des droits ont accusé des responsables gouvernementaux et la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, d’avoir attaqué et intimidé l’opposition, des journalistes et des groupes de la société civile avant les élections.

« La violence et la répression sont la marque de la politique au Burundi depuis 2015, et à l’approche des élections et de la pandémie de COVID-19, les tensions augmentent », a déclaré Lewis Mudge de Human Rights Watch dans un communiqué.

« Il ne fait aucun doute que ces élections s’accompagneront de nouveaux abus, car les responsables burundais et les membres des Imbonerakure utilisent la violence avec une impunité presque totale pour permettre au parti au pouvoir de consolider son emprise sur le pouvoir. »

Publié le 6 mai 2020 à 16 h 00 min par Rédaction

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