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Coronavirus : le Burkina Faso à l’aube d’une crise sanitaire sans précédent ?

Coronavirus : le Burkina Faso à l’aube d’une crise sanitaire sans précédent ?

Alors que l’épidémie semble s’éteindre peu à peu en Asie du sud-est, que l’Europe et les Etats-Unis semblent totalement dépassés par la vague du Covid-19, l’Afrique demeure quelque peu épargnée. Mais, chaque jour, le nombre de cas augmente. Et le Burkina Faso est l’un des pays les plus touchés, avec un système de santé, hélas, en totale déshérence. Une situation qui inquiète fortement, à juste titre pour ce faire, les populations. Car le pouvoir de Roch Kaboré, est déjà fragilisé par la crise sécuritaire. En sus de cela, il doit désormais faire face à une potentielle crise sanitaire d’une ampleur inégalée, que lui impose la pandémie de Covid-19.

 

Des mesures de confinement prises tardivement ?

 

Le nombre de cas testés positifs au Covid-19 au Burkina Faso, est l’un des plus élevés du continent africain. Et la présence signalée par voie de médias de cette maladie au sein de l’élite dirigeante politique Burkinabè, a induit tout naturellement au sein des populations une vive inquiétude. Stanilas Ouaro, ministre de l’Education, a été testé positif le 19mars. 2020.  Son homologue de l’Administration territoriale, puis celui des Mines et enfin celui autre des Affaires étrangères, ont été tour à tour infectés. Lundi 23 mars, c’est au tour du ministre du Commerce, Harouna Kaboré, de rejoindre ce lot de ministres touchés par la pandémie.  Le 24 mars, 114 cas positifs sont répertoriés au total sur toute l’étendue du territoire Burkinabè avec 4 décès enregistrés parmi ces cas détectés. Au titre de ces décès, il y a la deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale, parlementaire d’opposition, Rose-Marie Compaoré. Et pour clore ce chapitre des personnalités politiques du Burkina Faso touchées par le Coronavirus, il y a l’archevêque émérite de Koupela, Mgr François Séraphin Rouamba, dont l’état de santé pour le moment est stable.

 

Comme naturellement l’on s’en doutait, les premiers cas (2 au total) du pays ont été importés de l’étranger le 09 mars 2020; il s’agissait, en effet, d’un pasteur et de sa femme (des nationaux), qui ont regagné le bercail à l’issue d’une conférence pastorale tenue à Mulhouse, en France. Du reste, cette assemblée religieuse de Mulhouse s’est révélée par la suite être l’un des principaux foyers originels en France, de propagation du Covid-19. Malheureusement, le pouvoir Kaboré n’a acté les mesures de confinement que 11 jours plus tard : le 20 mars 2020. Ces mesures s’alignent sur celles de la plupart des pays touchés et au titre desquelles mesures, on a la fermeture des aéroports et des frontières terrestres, l’installation d’un couvre-feu entre 19 heures et 5 heures du matin, ainsi que la fermeture des bars, restaurants et grands marchés. La fermeture des centres d’enseignement et l’interdiction des rassemblements avait été actée quelques jours auparavant.

 

L’état des structures sanitaires du pays inquiète

 

Plus que les mesures de confinement, qui devraient mettre du temps à faire preuve d’efficacité, le principal motif d’inquiétude demeure l’état du système de santé du pays. Le nombre de lits en réanimation demeure très faible, comme les ventilateurs et respirateurs nécessaires à la survie d’un grand nombre de malades. Le centre hospitalier de Tengandogo, à Ouadougou, prévu pour prendre en charge les patients atteints du Covid-19, est d’ores et déjà saturé. Un deuxième centre de santé devrait être réquisitionné dans les jours à venir. Un défi à relever pour le président Roch Kaboré et son gouvernement. Faute d’investissement conséquent dans le secteur de la santé, le Burkina Faso doit faire avec les faibles moyens dont il dispose.

 

Le gouvernement doit compter sur les initiatives citoyennes

 

Dans le pays, les initiatives solidaires se multiplient pour pallier la faiblesse de l’Etat et la vétusté des installations sanitaires. La clinique Princesse Sarah a été offerte par l’homme d’affaires Mamdou Bounkoungou afin de traiter les patients atteints du Covd-19.

 

Eddie Komboïgo, chef de file de l’opposition au Burkina Faso et président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès a par ailleurs offert 250 cartons de savon, du gel hydroalcoolique et des cache-nez à la cellule « Action sociale » du parti d’opposition. « En tant que parti politique, nous avons souhaité faire un don symbolique à l’endroit des plus démunis », notamment les populations les moins bien loties de Ouagadougou, capitale du Faso. Il a aussi appelé à suivre strictement les instructions gouvernementales relatives à l’hygiène et à appliquer, très régulièrement, des gestes qui peuvent réduire la propagation de l’épidémie (lavage des mains…).

Publié le 28 mars 2020 à 14 h 22 min par Rédaction

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