Le président togolais Gnassingbé réélu sans grand suspense
Le président togolais Faure Gnassingbé réélu revendique sa victoire électorale et appelle ses rivaux à abandonner toute revendication, les résultats préliminaires officiels le montrant réélu à 72 %.
La victoire donne accès à Gnassingbé à un quatrième mandat de cinq ans et prolonger la dynastie familiale qui a commencé lorsque son père a pris le pouvoir à la suite du coup d’État de 1967. Mais certains Togolais craignent que le résultat contesté ne conduise à des violences politiques.
Les chiffres préliminaires publiés par la commission électorale montrent que Gnassingbé a remporté avec 72% des voix. Son principal opposant, l’ancien Premier ministre Gabriel Messan Agbeyome Kodjo, totaliserait 18% des voix. Le leader de l’opposition de longue date, Jean-Pierre Fabre, n’a obtenu que 4%. Les résultats définitifs sont attendus dans les prochains jours.
Kodjo a déclaré avant que les résultats ne soient annoncés que les décomptes de son camp lui avaient montré qu’il récoltait environ 60% des voix. Le président a rejeté toute affirmation de ce type et incité ses rivaux à accepter le résultat officiel.
« A mes adversaires malchanceux, je voudrais leur dire que c’est le jeu de la démocratie », a déclaré Gnassingbé lundi matin. « Arrêtons d’improviser, arrêtons d’inventer des nombres imaginaires et soumettons-nous au jugement du peuple togolais. »
Lorsque Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après la mort de son père, des manifestations de masse contre le régime familial ont été accueillies par une violente répression policière au cours de laquelle au moins 500 personnes ont été tuées.
Un défi pour le pays
Un nouveau mandat de cinq ans pour Gnassingbe serait un coup dur pour l’opposition fracturée du Togo, qui cherche désespérément des changements mais n’a pas pu lancer une campagne politique concertée contre le président.
En réponse aux pressions politiques, Gnassingbé a promulgué l’année dernière une loi limitant les présidents à deux mandats de cinq ans. Il ne tient pas compte des trois mandats qu’il a déjà purgés, lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2030.
Le Togo est le 10e pays le plus pauvre du monde, selon le Fonds monétaire international.
Gnassingbe a depuis longtemps promis de stimuler le développement économique et le pays a connu une croissance économique annuelle d’environ 5% ces dernières années tirée par les investissements dans l’énergie et les transports, mais la pauvreté accablante et les grèves des salariés rappellent les défis que le pays a encore à relever.