Mali : les enseignants en grève revendiquent des augmentations de salaire

Les enseignants maliens ont déclaré le 21 janvier une grève suite à un conflit salarial avec le gouvernement. Ce dernier menace de briser la grève en faisant appel aux milliers d’enseignants sans emploi pour les remplacer.
Selon Adama Fomba, un dirigeant syndical, huit syndicats d’enseignants demandent au gouvernement d’honorer l’engagement pris en janvier dernier d’augmenter les salaires publics de 20%. Cet engagement prévoyait également une nouvelle augmentation de salaire de 9% en 2021.
« Nous voulons que nos demandes soient prises en compte », a déclaré Fomba, le secrétaire général du syndicat des enseignants de Sypesco. Il a déclaré que la grève durerait jusqu’au 7 février. Le nombre d’enseignants en grève n’est pas précis, cependant, un responsable du ministère de l’Éducation du Mali a déclaré que les tous les enseignants du pays s’étaient retirés mardi.
Cette décision fait suite à l’échec des pourparlers entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants la semaine dernière. « Il n’y avait aucune raison pour qu’ils échouent », a déclaré dimanche le Premier ministre malien Boubou Cissé, se référant aux pourparlers. Il a ajouté que le gouvernement avait accepté les demandes, en principe. Une grande partie du budget du Mali étant attribué à la lutte contre l’insécurité.
Mépris et haine du Premier ministre envers les enseignants
Les rebelles ont pris possession du nord du pays en 2012, déclenchant un conflit djihadiste qui a tué des milliers de personnes et s’est depuis propagé au centre du Mali, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins. Boubou Cissé a déclaré que le gouvernement « procéderait au recrutement exceptionnel de 15 000enseignants » formés mais sans emploi. « Ce sont ceux que nous appellerons si les enseignants ne retournent pas en classe dans deux semaines », a-t-il déclaré.
Dans une déclaration commune, les syndicats ont indiqué que la déclaration du Premier ministre caractérisait « le mépris et la haine que le Premier ministre a toujours manifesté envers les enseignants ». Les syndicats ont appelé à une « marche nationale » le 23 janvier.