L’Angola gèle les avoirs d’Isabel dos Santos, femme la plus riche d’Afrique

Isabel dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique, est accusée de ne pas avoir remboursé les prêts d’Etat alloués pendant le mandat de son père, l’ancien président de l’Angola.

L’Angola a gelé les avoirs et les comptes bancaires de la milliardaire Isabel dos Santos, fille de l’ancien président du pays, et de son mari, le collectionneur d’art congolais Sindika Dokolo. Ce dernier a travaillé pendant des années pour rapatrier des collections occidentales l’art africain sur le continent.

Le président angolais, Joao Lourenço, qui a pris ses fonctions en 2017, tente de recouvrer 1 milliard de dollars de prêts d’État, qu’Isabel Dos Santos a emprunté et n’a pas remboursé pendant le mandat de son père.

Copinage

Isabel Dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique avec une fortune personnelle estimée par Forbes à 2,2 milliards de dollars, dirige un vaste empire commercial avec des participations importantes dans des entreprises angolaises dans de multiples secteurs tels que les banques, les télécommunications et les supermarchés.

En 2016, elle a été nommée de manière controversée à la tête de la société pétrolière publique angolaise Sonangol par son père, avant d’être licenciée l’année suivante par le nouveau président, Joao Lourenço.

Le président Lourenço a également limogé le demi-frère de la milliardaire, Jose Filomeno de Sousa, de son poste de chef du fonds souverain du pays.

Ces deux mesures ont été présentées dans le cadre d’une campagne de lutte contre le copinage de l’ancien président José Eduardo dos Santos.

Isabel Dos Santos a décrit les charges retenues contre elle et sa famille comme une « chasse aux sorcières à motivation politique ».

Lutte contre la corruption

S’adressant au Financial Times dimanche, elle a déclaré qu’elle préparait une contestation judiciaire contre les tentatives du président Lourenço de démanteler ses entreprises et « d’effacer l’héritage » du mandat de 38 ans de son père.

Elle a déclaré avoir quitté l’Angola et se trouver actuellement dans un autre pays africain, sans préciser lequel.

Le même jour, le président Lourenço et son homologue congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ont publié une déclaration conjointe exhortant Isabel Dos Santos et Sindika Dokolo à coopérer pleinement avec les autorités.

Le président Lourenço a également appelé à « une coopération internationale pour soutenir l’effort de lutte contre la corruption et l’impunité en Angola », selon un rapport de Reuters. Il a déclaré que l’Angola a le pouvoir de déclencher des mécanismes juridiques et diplomatiques pour assurer le retour des avoirs financiers « placés illégalement à l’étranger ».