RDC : Luanda veut acheter 5 GW à la centrale hydroélectrique d’Inga III dès 2025

Le gouvernement angolais a l’intention d’acheter 5 GW d’électricité produite dans le cadre du méga projet hydroélectrique Inga III. La future centrale aura une capacité de 11 GW.
L’Angola s’est engagé dans un processus de diversification de son mix électrique. Le gouvernement vient de le confirmer en annonçant son intention d’acheter de l’électricité en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de l’énergie produite par la future centrale hydroélectrique Inga III.
Le gouvernement angolais a informé les autorités congolaises de son intention d’acheter 5 GW d’électricité à partir de 2025. Il a indiqué que cette opération ne sera possible que si le prix par MWh ne dépasse pas 30 $. Le gouvernement congolais n’a pas officiellement réagi au télégramme de João Baptista Borges, ministre angolais de l’énergie et de l’eau.
Patrick Kabuya, porte-parole du projet hydroélectrique Inga III, a toutefois souhaité donner des détails sur la distribution de l’électricité produite à partir de la future centrale hydroélectrique, qui aura une capacité de 11 050 MW. « 6 000 MW seront réservés pour les besoins internes de la RDC et cette manifestation d’intérêt de l’Angola ne représente aucun engagement de la part de la RDC », explique Patrick Kabuya sur son compte Tweeter.
Des engagements difficiles à tenir
La réponse du gouvernement congolais de RDC au tweet du ministre angolais de l’eau et de l’énergie est attendue avec impatience. En attendant, le développement du méga projet Inga III est à l’arrêt.
Après de longues et difficiles négociations, un consortium de trois sociétés a été sélectionné en septembre 2018 pour mettre en œuvre le projet. Il s’agit de la société espagnole Actividades de Construcción y Servicios (ACS), de la Société chinoise des trois gorges (CTG) et de Sinohydro. Ces entreprises construiront le barrage dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). Pour ce faire, elles devront investir jusqu’à 18 milliards de dollars, dont 14 milliards de dollars, pour la construction du barrage et de la centrale hydroélectrique. Le reste est affecté à l’installation d’une ligne de transport d’électricité.
Pour assurer l’équilibre économique du projet, un accord datant de 2013 lie déjà l’État congolais à Eskom. L’entreprise publique chargée de la distribution d’électricité en Afrique du Sud s’est alors engagée à acheter 2 500 MW.
La société traverse depuis plusieurs années une crise touchant le service public d’électricité en Afrique du Sud. La situation est telle que les observateurs doutent de sa capacité à se conformer à l’accord de 2013.
Bruno Kapandji Kalala, directeur de l’agence de promotion et de développement de la région d’Inga (GIPA), évoquait en 2018 des négociations avec les pays voisins de la RDC pour la vente d’électricité issue du projet Inga III. De ce point de vue, l’Angola pourrait être une bonne option….
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