L’émissaire de l’ONU pour le Burundi jette l’éponge

Michel Kafando, chef de la mission de l’ONU au Burundi a annoncé sa démission. Une décision prise il y a déjà plusieurs mois qui signe l’échec de l’instance onusienne dans la crise traversée par le Burundi. Le diplomate burkinabais a remis son rapport de mission dans lequel il dit espérer que des élections « transparentes » aient lieu en 2020. Un vœu qui sonne comme un constat d’impuissance dans un pays où les autorités se méfient de toute entité venue de l’étranger.
Arès deux années de bons et loyaux services, Michel Kafando a pris la décision de quitter son poste d’émissaire de l’ONU. Le diplomate burkinabais et ex-président par intérim de la République du Burkina-Faso aura eu fort à faire. Malheureusement, sa mission n’est pas le succès espéré par beaucoup et sa décision est le signe que malgré des progrès très poussifs, l’œuvre de dialogue et de paix est encore très chancelante. Une situation bien retranscrite dans son rapport de mission qui vient clôturer ses deux années de travaux.
Kafando note que la « situation au Burundi demeure tendue » avec une « montée de l’intolérance politique et des atteintes aux libertés civiques et politiques » qui n’est pas encore résorbée. Le désormais ex-émissaire espère assister à des élections « transparentes » en 2020. Il prévient que des « élections mal organisées et contestées, on le sait, sont toujours source de conflit ». C’est d’ailleurs en raison de la contestation du résultat de la dernière présidentielle que le chaos s’est installé dans le pays depuis 2015.
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres avait été prévenu dès le mois de juin de la décision de Michel Kafando. L’annonce du président Pierre Nkurunziza de ne pas se représenter en 2020 n’a pas rassuré les diplomates onusiens échaudés par l’absence de réelles avancées depuis l’éclatement de la crise.
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