La sécheresse asphyxie les éleveurs angolais

Les caprices de la météo mettent à mal les éleveurs angolais. Touchés par un épisode de sécheresse très dur, ils peinent à travailler et à nourrir leurs familles. Un phénomène dont l’intensité est accentuée par la politique mise en place par les autorités angolaises. C’est en tout cas la thèse défendue par Amnesty International dans un rapport très critique qui vient d’être publié. L’ONG tire la sonnette d’alarme alors que l’ombre inquiétante de la famine se dessine.
Publié à Luanda, capitale de l’Angola, le dernier rapport d’Amnesty International ne va certainement pas plaire aux autorités du pays. Confronté au défi majeur de la transformation de l’économie, le pouvoir est accusé d’avoir mis en place une politique dévastatrice pour les petits éleveurs. Dans son communiqué de presse, le directeur régional d’Amnesty International, Deprose Muchena, assure que « La sécheresse qui sévit actuellement en Angola illustre l’impact dévastateur de l’élevage commercial sur les habitants de Gambos (…) Les éleveurs traditionnels ont perdu leurs meilleure terres et se retrouvent aujourd’hui impuissants, alors que leurs enfants et leurs familles vont se coucher le ventre vide ».
Les autorités d’aujourd’hui et d’hier sont accusées d’avoir chassé les petits éleveurs afin de laisser la place à une cinquantaine de grandes exploitations industrielles. Ces dernières monopolisent deux tiers des meilleurs pâturages pour un résultat peu probant. Non indemnisés, les petits éleveurs ont dû se replier dans des endroits plus hostiles où ils sont plus sévèrement touchés par la sécheresse. Un témoin anonyme assure que « De nombreuses personnes tombent gravement malades en raison de la sous-alimentation (…) Je connais quelqu’un ici qui est mort de faim ».
La situation est très préoccupante, les accusations de l’ONG sont graves, mais le gouvernement n’a pas encore réagi. Peut-être la volonté de ne pas médiatiser plus encore une réalité difficile à laquelle il a contribué au fil des ans. Des solutions doivent rapidement être mises en œuvre afin d’éviter le pire.
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