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Vladimir Poutine invite l’Afrique à Sotchi

Vladimir Poutine invite l’Afrique à Sotchi

Les 23 et 24 octobre, la ville balnéaire russe de Sotchi accueillera une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africain. Un double sommet Russie-Afrique qui doit permettre de multiplier les échanges économiques entre une Russie désireuse de trouver de nouveaux partenaires et un continent africain heureux de pouvoir compter sur un allié autre que la France, la Chine et les Etats-Unis. La recette semble devoir fonctionner et de nombreux pays notamment en Afrique centrale ont récemment lié des intérêts avec une Russie de plus en plus entreprenante sur ce continent.

 

La Russie et l’Afrique se donnent rendez-vous pour la première fois à l’occasion d’un sommet organisé à Sotchi. L’objectif affiché est de resserrer les liens politiques et cela passe avant tout par la multiplication des échanges économiques. Lors d’un entretien donné à l’agence de presse russe Tass, Vladimir Poutine a déclaré être « en train de préparer et de réaliser des projets d’investissement avec des participations russes qui se comptent en milliards de dollars ». Moscou a fait un retour remarqué en Afrique depuis plusieurs années, mais une accélération symbolisée par ce sommet se fait sentir depuis plusieurs mois.

 

En plus du sommet Russie-Afrique, un grand forum économique se tiendra également à Sotchi. Les deux événements tournent autour du thème de la sécurité avec une industrie de la Défense russe de plus en plus attractive pour les pays africain. Le sommet doit d’ailleurs « formuler des propositions pour la mise en place d’une architecture de sécurité régionale utilisant de nouvelles solutions technologiques ». La Russie veut exporter et a la réputation d’être un partenaire plutôt souple pour les paiements.

 

Les chiffres montrent que le courant passe bien. Les échanges entre la Russie et le continent africain ont progressé de 17 % entre 2017 et 2018 pour atteindre 20 milliards de dollars. Les exportations russes ont doublé en l’espace de seulement trois ans. Le domaine militaire est évidemment le fer de lance de ces échanges avec vingt accords signés depuis 2017 alors que la période 2010-2017 n’en avait compté que sept. L’Afrique centrale n’est pas étrangère à cette inflation avec le Tchad, la République centrafricaine, la RDC, la Guinée équatoriale, le Burundi et le Rwanda officiellement concernés.

 

Six pays de la sous-région sont aussi intéressés par des échanges économiques en dehors de la sphère militaire (Angola, Gabon, Cameroun, Centrafrique, RDC, et Rwanda). La Russie est encore loin de rivaliser avec les Etats-Unis et la France dont les échanges avec l’Afrique sont respectivement de 53 et 54 milliards de dollars. Ces deux pays sont dans la ligne de mire de Moscou, mais malgré tous les efforts à venir, il sera impossible de concurrencer même à moyen terme la Chine. Les échanges entre la première économie d’Asie et l’Afrique s’élèvent en 2018 à 200 milliards de dollars.

Publié le 22 octobre 2019 à 7 h 46 min par Rédaction

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