Mine d’or meurtrière dans le nord du Tchad

Le Tchad dispose de ressources importantes en minerai qui attisent la convoitise de certains. C’est le cas dans l’extrême nord du pays où l’état d’urgence a été promulgué à la mi-août. Des mines illégales sont en activités dans des territoires peu ou pas contrôlés par les forces gouvernementales. La ruée vers l’or attire, et provoque parfois la mort de mineurs. L’effondrement d’une mine d’or le 24 septembre dernier s’inscrit dans cette terrible logique qui pourrait bien avoir causé plus de 52 morts.

La province du Tibesti a été endeuillée le mardi 24 septembre par l’effondrement d’une mine d’or illégalement exploitée par des mineurs contrôlés par des bandes armées. L’AFP a annoncé trois jours plus tard que la catastrophe avait provoqué la mort d’au moins 52 mineurs tchadiens et soudanais. Un bilan toujours provisoire en raison des difficultés à accéder au site sans danger. Il faut dire que cette mine est exploitée dans une région particulièrement instable à la frontière avec la Libye.

Le Tibesti échappe largement au contrôle de l’Etat central et ce sont tous les trafiquants et chercheurs d’or qui s’en donnent à cœur joie au risque d’y perdre la vie. Ainsi, l’effondrement survenu dans la nuit de lundi à mardi près de la localité de Kouri marque les esprits en raison du nombre de victimes. Elles seraient au minimum 52. Aucun comptage officiel n’a pour le moment pu avoir lieu et les recherches devraient tomber sur de nouveaux corps. Une source gouvernementale assure toutefois que le nombre de blessés est de 37 dont 21 graves.

Les mines d’or du Tibesti attirent chaque années de milliers de Tchadiens et d’étrangers démunis à la recherche d’un trésor incertain et contrôlé par des bandes armées qui font régner la terreur. L’instabilité dans la Libye voisine rend impossible une sécurité absolue. La loi du plus fort prévaut et les conditions effroyables dans lesquelles travaillent les mineurs conduisent à des accidents de ce type. Il faudra du temps et beaucoup de persévérance pour que cette province retrouve un calme qui lui échappe depuis les premières découvertes d’or en 2012. Le Tchad le doit à sa population contrainte de mettre sa vie en jeu pour tenter de survivre.