BIR : le Cameroun réfute en bloc les accusations de Mediapart

Mediapart, un média bien connu (et craint) du personnel politique français se fait un nom au Cameroun. Le média disponible uniquement sur Internet a publié un article qui sent le soufre ce jeudi 19 septembre. Intitulé « Au Cameroun, les basses œuvres d’une unité spéciale équipée par la France », l’article affirme que le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) se rend régulièrement coupable d’exactions envers les populations civiles qu’il est censé protéger. Des affirmations graves démenties avec fermeté par le ministre camerounais de la Communication.
Il y a des articles de presse qui mettent en émoi tout un exécutif. Celui publié par Mediapart ce 19 septembre appartient sans aucun doute à cette redoutable catégorie. Les trois journalistes auteurs d’une enquête sur le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) affirment que de nombreux crimes peuvent être imputés à cette unité de l’armée camerounaise. On peut notamment y lire que « le Bataillon d’Intervention Rapide, une unité d’élite de 5 000 soldats, est soupçonné de pires exactions dans ‘’ des chambres de tortures secrètes’’». Des crimes commis à l’aide de « matériel militaire français utilisé contre les populations du Cameroun ». Le média français ajoute que « le BIR est régulièrement accusé de violer les droits de l’Homme et de réprimer, sous couvert de la lutte antiterroriste, les populations locales ».
Les accusations sont d’une extrême gravité et c’est le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui a été envoyé au front pour répondre et éteindre l’incendie médiatique. Le ministre parle de « récits inventés » par un média qui utilise « des vidéos grossièrement montées, en déphasage avec la réalité des faits et des données infondées ». Les autorités camerounaises se disent victimes d’un acharnement de la part de Mediapart qui se serait rendu coupable d’ « allégations calomnieuses »
René Emmanuel Sadi ajoute que « Le gouvernement camerounais réfute sans réserve ces élucubrations fantaisistes et ces affirmations gratuites de quelques médias étrangers en mal d’inspiration et en quête de sensationnel, qui n’ont de cesse de jeter l’opprobre sur l’armée camerounaise dont nous saluons le loyalisme, l’esprit de sacrifice et le dévouement ». La réponse est ferme, mais il fait peu de doute que Mediapart change son fusil d’épaule. De nouveaux éléments seront-ils versés à la thèse défendue par le média français ?
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