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Un demi million de migrants expulsés avec l’opération Transparence

Un demi million de migrants expulsés avec l’opération Transparence

Décidé à redonner des bases solides à son économie, l’Angola mène différents projets parmi lesquels figure la très controversée « opération Transparence ». Entamée en 2018, elle a pour objectif de mettre un terme à toute une série de trafics qui gangrènent l’économie nationale. Le secteur du diamant est le premier visé et les autorités ont annoncé l’expulsion de 500 000 migrants depuis le début de l’opération. Un chiffre particulièrement important qui nourrit les craintes des ONG au sujet de possibles mauvais traitements.

 

Les vagues de migrations ne touchent pas que les pays du nord. Elles concernent d’abord les pays du sud qui voient de forts mouvements de populations s’effectuer au gré des évolutions politiques et économiques. Depuis plusieurs années, l’Angola est un réceptacle de nombreux migrants venus tenter leur chance dans le secteur du diamant notamment. Les mines illégales sont légion et le nouveau pouvoir en place depuis 2017 a décidé de prendre le taureau par les cornes.

 

C’est pourquoi il a lancé l’opération Transparence en septembre 2018 dont les résultats sont pour le moins spectaculaires. A l’occasion d’une conférence de presse, le ministre d’Etat, Pedro Sebastiao a empilé les chiffres qui donnent une idée de la prégnance des activités illégales sur le territoire angolais. 289 maisons d’achat de diamants ont été fermées, 96 coopératives illégales ont dû mettre la clé sous la porte tout comme quatre projets miniers. Ce sont en tout plus de 35 000 carats de diamants qui ont été récupérés par les autorités.

 

Mais le chiffre qui retient le plus l’attention, ce sont les 500 000 migrants qui ont été expulsés depuis le début de cette politique anti-trafics. La plupart sont originaires de la République démocratique du Congo. Le ministre avait pris soin de rappeler au début de l’opération que « Transparence n’est pas fondée sur des sentiments xénophobes à l’encontre des citoyens des pays voisins ou de toute autre nationalité ». Une assurance qui n’a toutefois pas permis de se mettre à l’abri de critiques de la part d’ONG. Ainsi, Human Rights Watch a soupçonné les autorités de « mauvais traitements » lors d’arrestations et d’expulsions. Des accusations rejetées par Luanda qui a étendu sa politique à la pêche illégale, au trafic de drogue et à la contrebande de carburant.

Publié le 21 septembre 2019 à 7 h 42 min par Rédaction

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