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Quand des inspecteurs des Finances de RDC sont interpellés

Quand des inspecteurs des Finances de RDC sont interpellés

Etre inspecteur des Finances, n’est pas un métier sans risque. Le contact avec les personnes soumises à un contrôle est parfois difficile, et cela se vérifie même dans les plus hautes sphères de l’Etat. Ce samedi 31 août, plusieurs inspecteurs des finances ont été arrêtés et interrogés après qu’ils eussent commencé leur travail d’audit auprès des ex-ministres intérimaires. Il semblerait que deux enquêtes en particulier aient suscité l’intérêt des enquêteurs.

 

Les informations sont encore peu nombreuses, mais elles se recoupent plutôt bien depuis plusieurs heures. Tôt, ce dimanche 1er septembre, RFI a annoncé que deux inspecteurs de l’Inspection générale des Finances avaient été interpellés et auditionnés par les services du conseiller spécial en matière de sécurité auprès de la présidence. Contacté après sa libération quelques heures plus tard, l’inspecteur général Victor Batubenga affirme avoir été menacé par un des collaborateurs du conseiller spécial, François Beya.

 

Deux enquêtes en cours seraient dans le collimateur du pouvoir. La première concerne une quinzaine de millions réquisitionnés aux sociétés pétrolières par le directeur de cabinet du président tandis que la seconde est liée à des décaissements opérés des derniers mois sous la présidence de Félix Tshisekedi. L’AFP a confirmé dans la matinée que cette seconde enquête est au cœur des arrestations (au nombre de quatre finalement) du 31 août. L’agence nationale de renseignements (ANR) avait demandé à l’inspecteur général des Finances de faire le point sur « tous les décaissements de fonds du Trésor public en faveur de tous les ministères du gouvernement depuis l’investiture de Félix Tshisekedi (le 24 janvier) ».

 

Un audit visiblement pas au goût de tout le monde. Victor Batubenga estime que certaines personnes se trouvent « dérangées (…) avec ce contrôle ». Du côté de la présidence, on temporise depuis le Japon et toute la lumière sera faite dès le retour en RDC du président Tshisekedi. L’entourage du président assure que la lettre du directeur de cabinet exigeant l’arrêt des deux enquêtes est un faux. Il y a des dysfonctionnements au plus haut sommet de l’Etat et un audit – non financier celui-là – devra dire qui est responsable de quoi dans cette affaire qui sent le soufre.

Publié le 2 septembre 2019 à 9 h 47 min par Rédaction

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