Les Batwas tentent de se faire entendre

A l’occasion de la 9e édition de la Journée internationale des peuples autochtones organisée par les Nations unies, les Batwas ont voulu faire avancer leur cause au Burundi. Ce peuple ne représente qu’environ 3 % de la population du pays et se trouve complètement en marge de la société. Sans représentant élu, sans réel accès à l’éducation, les Batwas sont relégués loin des yeux et des préoccupations des gouvernants. Leurs porte-paroles espèrent faire évoluer les choses avec le peu de moyens à disposition.
Il est toujours très compliqué pour un peuple autochtone de se faire entendre et respecter d’un pouvoir central. Le cas des Batwas au Burundi ne fait pas exception à la règle. Ce peuple vit en marge de la société burundaise et n’a pas de réel levier pour faire entendre ses revendications. C’est pourquoi, « la journée des peuples autochtones nous aide à connaître ce que nous sommes, à sensibiliser le gouvernement et les différents partenaires internationaux afin qu’ils soutiennent la communauté des Batwas, leur culture et leur éducation » assure Charles Ciza, le secrétaire général de l’Association pour l’intégration et le développement durable au Burundi.
Une journée unique dans l’année, certes utile, mais qui semble bien trop juste tant il y a de tâches à accomplir pour mettre les Batwas sur la carte sociale et politique burundaise. La racine du problème est l’accès à l’éducation et aux terres. Charles Ciza explique : « Les Batwas sont en retrait par rapport aux autres Burundais à cause de la pauvreté, du manque d’assistance pour aller à l’école (…)Les Batwas n’ont souvent pas eu les moyens d’aller à l’école et c’était un problème pour les familles. Le gouvernement n’a jamais mobilisé les crédits pour les aider et les associations des Batwas n’avaient pas les moyens non plus pour les aider ». Ils vivent ainsi généralement de petits métiers manuels qui ne leur permettent que de survivre.
Enfin, un autre élément de taille freine la reconnaissance et l’amélioration des conditions de vie des Batwas. Non reconnus par la Constitution qui consacre les ethnies Hutu et Tutsi, les Batwas seraient « discriminés (…) C’est pourquoi nous demandons au législateur d’inclure les autochtones dans différents postes de prise de décision » déclare Charles Ciza. Un long chemin se profile à l’horizon, car dans un pays en proie à de multiples problèmes notamment au niveau politique, se faire entendre sera de toute évidence très compliqué.
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