Le clan dos Santos regrette sa vie passée

Président de l’Angola depuis 1979, José Eduardo dos Santos a été écarté du pouvoir en 2017. Une mise sur la touche sans effusion de sang ni trouble politique, mais qui a toujours du mal à passer au sein de la famille dos Santos. L’exécutif actuel a entrepris une vaste campagne anti-corruption et les attaques répétées contre plusieurs très proches de l’ancien président font aujourd’hui réagir un clan aux ramifications tentaculaires.
Faire table rase du passé est souvent une figure de style. En politique, cela est très compliqué et l’Angola n’a visiblement pas opté pour cette option en 2017 lorsque le président José Eduardo dos Santos a été invité à laisser le pouvoir. La statue du commandeur a été déboulonnée après quatre décennies de pouvoir absolu, mais les nouveaux hommes forts du régime ont préféré mener une transition sans heurts.
Pourtant, afin de légitimer et consolider son pouvoir, le nouveau président João Lourenço, issu du même parti que dos Santos, a lancé une campagne anti-corruption qui ne pouvait que faire remonter des noms du clan dos Santos. En effet, en quarante années de présidence, José Eduardo dos Santos a placé de nombreux membres de sa famille à des postes clés. Parmi eux, tous les Angolais ont en tête Isabel, la fille aînée de l’ex-président qui a régné sur la compagnie pétrolière national Sanagol. Une entreprise au cœur du système dos Santos et qui aurait fait d’Isabel la femme la plus riche d’Afrique selon les rumeurs.
La fille ainée du président déchu est actuellement à Londres et ne prend pas le risque de rentrer en Angola où elle pourrait être interpellée par la police afin de répondre à des interrogations sur des mouvements suspects sur plusieurs comptes bancaires. José Eduardo dos Santos est quant à lui officiellement un retraité heureux, mais derrière les images de tranquillité postées sur les réseaux sociaux, c’est toute une famille qui est entrée en résistance contre les nouvelles autorités angolaises.