Ebola menace la capitale du Nord-Kivu

Depuis le 1er août 2018 et le début officiel de la seconde épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, 1 800 personnes ont succombé au virus. Malgré les efforts des autorités et de l’Organisation mondiale de la santé, l’épidémie s’étend et s’est désormais Goma, la capitale du Nord-Kivu qui est touchée. Quatre cas ont été recensés ces derniers jours et la crainte est grande de voir le nombre de cas se multiplier. La première personne contaminée à Goma est décédée et pourrait bien ouvrir une nouvelle et longue liste de victimes.
Ebola a franchi et dévasté les régions les plus reculées de RDC pour venir s’implanter à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Une mauvaise nouvelle confirmée par le docteur Boubacar Diallo à l’AFP. « Il y a un quatrième cas positif à la maladie à virus Ebola dans la ville de Goma. Ce nouveau cas est la femme de l’homme qui est décédé hier matin. Nous sommes en train d’effectuer les investigations autour de ce cas » a déclaré le coordonnateur en charge de la surveillance de l’épidémie.
Les premiers résultats des investigations ont déjà rapporté une mauvaise nouvelle puisque la fille du couple est elle aussi atteinte par Ebola. Mère et fille ont été prises en charge, mais leur survie n’est pas assurée et la crainte de voir d’autres cas se déclarer tient en haleine des experts de santé sur le qui-vive. Un autre homme passé par Goma est décédé mi-juillet. Il s’agissait d’un orpailleur qui a beaucoup circulé dans la région et qui a ainsi multiplié les possibilité d’entrer en contact avec de futures et potentielles victimes.
Les fréquents déplacements des habitants de la région constituent un frein à la réponse sanitaire d’autorités en prise avec un mal secondaire, mais aux effets dévastateurs : l’absence de confiance. Les campagnes de prévention et de soin suscitent parfois l’indifférence, voire même l’hostilité, car les médecins de la cellule Risposte sont considérés comme des agents du pouvoir central. Un pouvoir contesté dans cette région en proie à une instabilité chronique où règnent plusieurs groupes armés. Dans ces conditions, la lutte contre le virus Ebola est plus difficile que jamais et tous les acteurs sur le terrain savent que l’épidémie pourrait durer encore très longtemps.
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