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Reprise des relations diplomatiques entre le Burundi et la France

Reprise des relations diplomatiques entre le Burundi et la France

La diplomatie française a surpris son monde avec l’annonce de la reprise des relations diplomatiques avec les autorités burundaises. Alors que le pays est sanctionné par l’Union européenne, Paris a décidé de faire cavalier seul en proposant une « politique de la main tendue ». La décision a été prise l’année dernière à l’occasion de la visite du chef de la diplomatie burundaise, Ezéchiel Nibigir, mais aucun élément n’avait été communiqué jusque-là. Ce changement de position de la part du Quai d’Orsay a provoqué l’ire de l’opposition burundaise en exil.

 

Plus que jamais esseulé sur la scène internationale, le Burundi a sans conteste marqué un point en réussissant à décrocher la France du bloc européen. Alors que les sanctions prises par l’UE à l’encontre du Burundi et de certains dirigeants ont été renouvelées il y a peu, Paris a décidé de jouer une autre partition. Un changement de cap qui a été discrètement annoncé par l’ambassadeur de France au Burundi, mais qui avait été décidé en octobre 2018 à l’occasion de la visite à Paris d’Ezéchiel Nibigir.

 

Une visite qui a porté ses fruits pour les autorités burundaises, lesquelles peuvent désormais compter sur la « politique de main tendue » de la France. Concrètement, il y aura « une reprise progressive de la coopération dans le domaine de la défense » avec notamment la formation d’officiers burundais en France. L’éducation sera également mise à l’honneur avec un financement à hauteur d’une cinquantaine de millions d’euros. La décision française correspond à une volonté d’ « encourager des évolutions positives, surtout après la présidentielle de 2020 » selon les propos d’un diplomate français recueillis par RFI.

 

Une présidentielle qui devrait se disputer sans Pierre Nkurunziza. Le président a promis de se mettre en retrait de la vie politique à compter de la fin de son actuel et très contesté mandat. Du côté de l’opposition en exil, c’est l’incompréhension et la colère qui dominent. Pour l’organisation française Survie, la décision de Paris est révélatrice « de la façon dont la France se comporte vis-à-vis des pires dictatures sur le continent africain, c’est-à-dire qu’elle reprend sa coopération militaire avec des régimes qui pourtant s’illustrent par des violations des droits humains ». Il se peut aussi que des tensions apparaissent sur ce dossier épineux entre la France et Bruxelles avec une rupture du consensus européen quand bien même le Burundi n’a montré aucun signe de vouloir revenir à une situation plus normale.

Publié le 23 juillet 2019 à 10 h 56 min par Rédaction

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