Burundi célèbre son indépendance et rebaptise certaines infrastructures

Les célébrations de l’indépendance burundaise sont toujours l’occasion pour le président Pierre Nkurunziza de faire de la politique. Cette année 2019 ne déroge pas à la règle avec deux grandes annonces faites à l’occasion de la traditionnelle allocution présidentielle. Le président a annoncé le changement de nom de nombreuses infrastructures avec des exemples à la clé. Si certains choix devraient faire l’unanimité, d’autres vont se révéler plus problématiques. Pierre Nkurunziza a par ailleurs annoncé la fin d’un prélèvement contesté en vue de la présidentielle de 2020.
Le 57e anniversaire de l’indépendance burundaise risque de faire longtemps parler de lui. En effet, tout est une question de noms et le président Nkurunziza a annoncé que de nombreuses rues et infrastructures seraient rebaptisés afin de « rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour le Burundi ». C’est ainsi que le stade de Bujumbura troquera le nom du Prince Louis Rwagasore (père de l’indépendance) pour celui plus neutre de Stade des Braves. Louis Rwagasore n’aura pas tout perdu puisque hall de l’Assemblée nationale en construction à Gitega portera son nom. Autre changement de nom plus problématique, l’avenue du 3 novembre prendra désormais le nom du très contesté général Adolf Nshimirimara. Ce dernier était le numéro 2 du régime jusqu’à son assassinat en 2015 au plus fort de la crise de régime.
Le président Nkurunziza n’oublie donc pas ses soutiens, mais a su adopter des noms moins polémique à l’image de Melchior Ndadaye, le premier président élu démocratiquement en 1993, sera aussi le nom de l’aéroport international de Bujumbura. Tous ces changements sont abondamment commentés sur les réseaux sociaux et certains s’étonnent de voir la mise en place prochaine d’une commission d’experts qui aura trois mois pour (re)baptiser les édifices nouveaux et moins récents. Il faut croire que le président Nkurunziza a déjà fait une partie du travail attendu.
Destinées à faire consensus pour la plupart, ces nouvelles appellations ont lieu à moins d’un an des élections de 2020. Un scrutin auquel ne participera pas le président en exercice selon ses dires même si la Constitution de 2018 l’autorise à se représenter devant les électeurs. Pour rappel, c’est son élection controversée en 2015 qui a déclenché une grave crise qui a engendré la mort d’au moins 1 200 personnes et le déplacement de 400 000 autres. Enfin, pour aider son parti à remporter la prochaine échéance électorale, Pierre Nkurunziza a annoncé la fin des contributions forcées auxquelles la population était soumise. Des contributions officiellement destinées à financer la tenue du scrutin. L’objectif aurait déjà été atteint.
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