Le Burundi boude une réunion sur les renseignements

Il y a des signes qui ne trompent pas. L’absence d’un représentant de Bujumbura à Kinshasa la semaine dernière a été particulièrement remarquée. Une réunion des chefs de services de renseignement des pays frontaliers du Congo s’est tenue et avait pour but d’améliorer la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l’Est du Congo. L’absence du Bujumbura ressemble fort à un boycott alors qu’une collaboration aurait peut-être permis de régler une partie des problèmes sur le terrain ou tout du moins faire baisser les tensions en coulisses.
Alors que l’Est du Congo est toujours aussi en proie aux groupes armés, les services de renseignement se sont enfin réunis à Kinshasa afin de mettre leurs ressources en commun. Une réunion décidée il y a près d’un an et qui a été ajournée à plusieurs reprises. Finalement présents dans la capitale congolaise, les chefs de renseignement ont pu discuter à l’abri des regards, mais sans leur homologue burundais. En effet, Bujumbura a boycotté la réunion et a envoyé un simple officier du mécanisme régional qui a expliqué qu’il ne prendrait pas part à la réunion.
Malaise dans les rangs et des regrets exprimés par « une source onusienne » qui s’est confiée à RFI : « C’est dommage, le Burundi se plaint beaucoup du soutien du Rwanda à ses rebelles, cela aurait été l’occasion d’en faire part ». Le Burundi continue ainsi à traîner les pieds pour régler les problèmes dans la région et se distingue d’une manière fort peu recommandable.
La présence du Burundi aurait-elle changé la donne ? Peut-être pas sur la réponse pratique à apporter aux troubles dans la région, mais l’absence constitue un message politique de poids fort peu positif. De nouvelles réunions de haut rang devraient se tenir dans les prochains mois, et il sera intéressant de voir si les autorités burundaises font l’effort de revenir dans le jeu.
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