Lourdes sentences dans le procès de la tentative de coup d’Etat

Le procès des personnes accusées d’avoir pris part à la tentative de coup d’Etat contre les autorités guinéennes en 2017 a accouché d’un verdict. Des peines de prison ont été prononcées pour des périodes allant de 3 à 96 ans. Les peines les plus lourdes concernent des accusés jugés par contumace. Ces derniers vivent (en exil) à l’étranger ne se sont pas rendus à un procès où le résultat faisait peu de doute avant même le début des auditions.
La Guinée équatoriale vient peut-être de clore une des pages les plus intrigantes de son histoire moderne. Les téléspectateurs guinéens ont vu le président du tribunal de Bata investir la petite lucarne pour y lire les peines infligées aux personnes accusées d’avoir imaginé et participé à la tentative de coup d’Etat de décembre 2017. Plus de 130 individus sont passés sous les fourches caudines de la justice guinéennes. Des accusés nombreux dont une trentaine arrêtés dès le 27 décembre près de la frontière avec le Cameroun. D’autres opérations coup de poing ont eu lieu au cours des semaines suivantes et des « mercenaires » tchadiens, camerounais ou encore français ont été visés par les autorités judiciaires guinéennes.
L’enquête a mis en lumière des ramifications internationales, et seule la moitié des accusés était présente devant les juges. Les peines les plus sévères ont été réservées à trois absents de marque. Un opposant politique et deux anciens magistrats accusés d’être à l’origine de cette tentative de coup d’Etat et qui ont écopé de 96 ans de prison. Plusieurs autres opposants en exil ont écopé de peine de plusieurs dizaines d’années de prison à l’image de Severo Moto Nsa condamné à 56 ans de prison après avoir écopé de 100 ans de prison dans une autre affaire.
Parmi les grandes figures qui ne pourront as échapper à la prison, car entre les mains des autorités guinéennes, figurent l’ancien ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad ainsi que l’ex directeur de la sécurité. Ils cumulent à eux deux 70 ans derrière les barreaux. Les peines les plus clémentes sont de trois années de prison. La justice guinéenne a donc eu la main lourde, mais cela n’est guère une surprise pour la défense. Un des avocats de la défense a déclaré à l’AFP que ce procès relevait d’ « une simple mise en scène » dans la mesure où « toutes ces peines (avaient été) décidées bien avant » l’audience.
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