Les biens de première nécessité épargnés par les taxes

En ce début de Ramadan, les prix des bien alimentaires font l’objet d’une politique spécifique de la part du gouvernement tchadien. L’AFP a consulté, ce samedi, un décret qui exonère de taxes les produits de première nécessité lors de cette période de jeûne. Une politique qui pourrait s’avérer utile alors que les prix ont fortement tendance à augmenter pendant le Ramadan dans un pays frappé par la pauvreté.
La période du Ramadan qui s’ouvre ce dimanche constitue une période noire pour le pouvoir d’achat des Tchadiens. Chaque année, une importante augmentation des prix est constatée. Selon le Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC), il est anormal de voir des « commerçants véreux qui doublent, triplent, voire quadruplent leurs (marges) à l’occasion du Ramadan ». Une pratique qui n’est pas nouvelle, mais qui fait très mal à des Tchadiens déjà frappé par une grave crise économique et sociale.
Le Tchad est frappé par une crise depuis la chute des prix du pétrole en 2014 et si les cours mondiaux ont tendance à augmenter en cette première partie d’année 2019, les effets sur l’économie tardent à se faire sentir. C’est dans ce contexte particulier que le gouvernement a donc décidé d’exonérer de taxes et de droits de douane tous les produits de première nécessité à commencer par la farine, le riz, les pâtes et l’huile. Ce geste du gouvernement pourrait toutefois passer inaperçu si les prix augmentent trop, mais il faudra faire les comptes dans un mois quant au manque à gagner pour les comptes publics.
Ce coup de pouce va à l’encontre des politiques menées depuis plusieurs années sous la férule du Fonds monétaire international (FMI). Des politiques d’austérité ont été mises en place suscitant notamment la colère des fonctionnaires. En exonérant de taxes les produits de première nécessité, le gouvernement tchadien met entre parenthèses la gestion optimale des comptes publics, mais la préservation de la paix sociale est considérée comme indispensable. L’évaluation a posteriori permettra de voir les effets économiques et sociaux d’une politique qui a au moins pour atout de montrer que le gouvernement se montre concerné par le pouvoir d’achat de ses concitoyens.
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