Polémique autour de la baisse des denrées alimentaires

Confronté à une crise économique et sociale qui se traduit notamment par des prix trop élevés pour la majorité de ses habitants, le Tchad entend s’attaquer aux prix des denrées alimentaires. Malheureusement, ce sujet qui devrait faire consensus se retrouve au cœur d’une polémique entre le gouvernement et l’opérateur économique Mahamat Nour Abakar. Si les prix venaient à baisser, ces deux entités revendiqueraient un succès salutaire à la situation financière des Tchadiens.
Se nourrir (correctement) est une problématique de taille au Tchad. Le pays est l’un des plus pauvres du continent africain et de nombreux habitants peinent à acheter des denrées alimentaires dont les prix ont tendance à augmenter bien plus rapidement que les salaires (quand ceux-ci augmentent). La lutte contre la hausse des prix constitue un enjeu de taille pour le gouvernement et l’idée de lancer une opération « juste prix » doit venir à bout de prix trop élevés.
A la tête de « juste prix », la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et d’artisanat (CCIAMA) voit pourtant son opération être contestée par l’opérateur économique Mahamat Nour Abakar. Ce dernier affirme avoir eu l’idée d’instaurer des « magasins bénis », c’est-à-dire des magasins dans lesquels les denrées seraient vendues à prix abordables. L’axe de lutte contre la vie chère est le même et Mahamat Nour Abakar affirme que la CCIAMA et le ministre de la Communication ont tout fait pour s’approprier son idée. L’opérateur a déclaré : « Je porte plainte parce que d’abord, j’ai été séquestré. Et ensuite parce que, mon projet a été volé parce que j’ai placé ma confiance en ce monsieur pour lui montrer mon document. Chaque trahison doit être sanctionnée ».
Si le « trahison » est difficilement condamnable sur le plan juridique, la possible séquestration de Mahamat Nour Abakar tendrait à prouver qu’il y a bien eu une tentative d’appropriation par l’Etat du projet « magasins bénis ». Une thèse écartée par Amir Adoudou Artine, le président de la Chambre de commerce : « Il s’avère qu’il n’a pas réussi à convaincre une seule personne sur la faisabilité du projet en question, et que l’équipe qui était en place, il fallait qu’elle réfléchisse très rapidement sur un concept pour pouvoir contrecarrer un peu la hausse des prix ». Si le principal reste que les prix baissent, il semble que rien ne soit simple dans un Tchad divisé et marqué par la crise économique.
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