Le président burundais récompense officiellement sa propre fille âgée de 12 ans

Il y a des gestes qui ne passent pas inaperçus et qui ont pour effet de mettre le feu aux poudres. Celui du président Pierre Nkurunziza, en date du 1er mai, pourrait bien rentrer dans cette catégorie. Récompensant à l’occasion de la fête du travail, des Burundais qui se sont distingués positivement au cours de l’année, le président a jugé naturel de remettre une récompense à sa fille qui n’est âgée que de douze ans. Un geste qui ne passe pas auprès d’une partie de l’opposition qui crie au népotisme.
Enfoncé dans la crise, le Burundi a assisté à une scène quelque peu dérangeante du point de vue de la paix sociale et politique. Parmi les « travailleurs » méritants parmi lesquels figuraient cette année des gouverneurs, des sportifs ou encore des agriculteurs, les Burundais ont eu la surprise de voir que la fille du président Nkurunziza avait aussi sa place. Son mérite est d’avoir été « laborieuse et de s’être bien comportée au foyer ». Une justification qui laisse pour le moins songeur.
Du songe à la dénonciation, il n’y a qu’un pas que l’opposant en exil Pacifique Nininahazwe n’a pas hésité à franchir. Il a commenté la situation avec acidité. Pour lui, le geste du président burundais est semblable à celui du « le « dictateur (ougandais) Idi Amin Dada accordant des décorations militaires à son fils de 5 ans! Que de ressemblances entre ces deux dictateurs ubuesques et sanguinaires ». Un commentaire posté sur le réseau social Twitter hier et qui a suscité de nombreuses réactions.
La récompense offerte à Naomie Nkurunziza est d’autant plus dérangeante qu’elle s’accompagne d’un chèque aux frais de l’Etat. De plus, ce n’est pas la première fois que Pierre Nkurunziza fait dans le mélange des genres puisqu’il a déjà récompensé sa femme, son fils alors âgé de cinq ans et même une nounou travaillant pour lui. C’est bien le genre d’aventures qui a tendance à crisper tout le monde dans un contexte déjà très pesant.
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