La Guinée équatoriale réunit les producteurs africains de pétrole

Grande productrice de pétrole, la Guinée équatoriale accueille en ce début avril le septième sommet des pays producteurs africains. Une rencontre de quatre jours qui doit permettre de faire un point et de dessiner un avenir plus facile pour des pays producteurs encore en souffrance. La Guinée équatoriale espère des jours meilleurs à l’image d’une population qui souffre actuellement d’un énième rationnement de… pétrole.
Le pays dirigé par Teodoro Obiang Nguema n’est pas à un paradoxe près. Riche de réserves en hydrocarbures importantes, la Guinée équatoriale n’abrite aucune raffinerie sur son sol et connaît régulièrement des épisodes de pénurie. Une situation actuellement à l’œuvre dans la capitale où les automobilistes sont rationnés. Une voiture individuelle ne peut prendre que 20 litres à la pompe contre seulement 10 litres pour les taxis. Le peuple est rationné, les fils d’attente sont interminables et chacun cherche un responsable.
Le gouvernement a tendance à se faire tout petit d’autant que ce nouveau rationnement intervient en plein sommet des pays africains producteurs de pétrole. Sans raffinerie sur son sol, le président Obiang sait qu’il est soumis à une dépendance délicate et ses paroles à l’ouverture du sommet en disent long sur ses intentions. « Le monde d’aujourd’hui exige de nous un changement de politique dans la gestion de nos ressources » assure le président guinéen. Un chef d’Etat qui souhaite la mise en place de « politiques communes » qui permettraient de s’affranchir de « la dépendance aux économies des pays développées ».
Des paroles qui ne sont pas passées inaperçues auprès de Total, le principal distributeur de pétrole en Guinée équatoriale. « Les investisseurs demandent aujourd’hui que les acteurs se conforment aux exigences réglementaires tout en mettant en œuvre des projets moins coûteux mais toujours efficaces, en prenant en compte le changement climatique » a notamment déclaré le directeur exploration-production de Total en Afrique.
Le temps est au changement pour la Guinée équatoriale, car les entreprises nationales ne sont pas à la hauteur des enjeux et les pays est trop dépendants de cours mondiaux qui n’ont toujours pas retrouvé les sommets d’avant crise de 2014. Le chemin sera long, mais la Guinée équatoriale n’a pas le choix si elle veut dépasser une dépendance mortelle.
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