Nouvel accord pour un gouvernement plus inclusif

Les discussions ont fini par payer. Au terme de trois jours de négociations à huis clos, le gouvernement centrafricain et les groupes armés sont parvenus à un nouvel accord. Le gouvernement a été redessiné afin de le rendre plus inclusif et de répondre ainsi aux reproches des groupes armés qui se sont sentis floués par la composition de la dernière équipe au pouvoir. Si le Premier ministre, Firmin Ngrebada a sauvé son poste, des changements substantiels sont attendus par ailleurs. La composition du nouveau gouvernement sera dévoilée dans les prochains jours.
La Centrafrique peine à parvenir à une paix durable. Ce n’est pas faute d’essayer puisque sept accords ont été conclus sans avancée fondamentale en faveur de la paix. Le tout dernier a capoté en raison de la présence trop faible des représentants des groupes armés au sein du gouvernement. Relayées dans des ministères souvent peu importants, les forces paramilitaires ont fait savoir qu’un nouvel accord devait être trouvé afin de ne pas précipiter une fois encore le pays dans le chaos. Avec l’aide de l’Union africaine qui a joué le rôle de médiateur, ces revendications semblent avoir été entendues.
La composition de la nouvelle équipe n’a pas été dévoilée, mais il a été rapporté que le Premier ministre a réussi à garder la main. Firmin Ngrebada mènera donc le prochain gouvernement qui promet une ouverture plus importante en faveur des groupes paramilitaires. Smaïl Chergui, diplomate algérien à la tête du Conseil de sécurité et paix de l’Union africaine a annoncé sur Twitter : « Je suis heureux d’annoncer qu’aujourd’hui au siège de l’Union africaine, les parties centrafricaines sont parvenues à un accord pour un gouvernement inclusif en Centrafrique ».
Des « concessions douloureuses » ont été faites, et il faut espérer que ce nouvel accord, le huitième, soit le bon. Un comité de suivi doit désormais être mis en place afin de ne pas livrer les acteurs centrafricains à eux-mêmes et à leurs démons. La balle est toutefois dans leur camp comme l’a rappelé Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africain, qui a déclaré à tous les signataires de l’accord : « La paix définitive en RCA est à portée de main. Tout dépend de votre volonté ».
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