La bière échappe finalement à une hausse des prix

Il existe comme un imbroglio aux effluves alcoolisés qui émane du ministère camerounais du Commerce. A l’issue d’une réunion de crise ce 6 mars, un gel de la hausse des prix de la bière et des sodas a été décidé. Les trois brasseurs nationaux avaient opté pour une forte augmentation des prix entre le 1er et le 4 mars afin de faire face à une pression fiscale accrue. Le ministre explique qu’il y a eu « précipitation » et qu’une hausse des prix devait être validée a priori par l’Etat. Les prix sont donc gelés et des négociations doivent avoir lieu afin de convenir d’une hausse éventuelle qui satisfera tous les acteurs.
La Loi de finances 2019 est à l’origine d’un petit chaos très remarqué dans le domaine des alcools et des sodas au Cameroun. Le texte a modifié la gestion des droits d’accise relatifs aux boissons alcoolisés comme la bière et les boissons de types sodas. Une modification qui a contraint les brasseurs à augmenter significativement leurs prix (entre 25 et 100 Fcfa). Une inflation qui a inquiété le gouvernement, lequel a décidé de réunir les sociétés de brassage et associations de défense des consommateurs afin de remettre les choses à plat.
Le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a remporté la première étape à l’issue d’une première réunion ce 6 mars. Il a obtenu le gel de la hausse et a fait en sorte de dédouaner le gouvernement quant à une à une inflation forcément mal perçue par les Camerounais. « Quand on doit modifier le prix d’un certain nombre de produits, ou même de services, le producteur doit au préalable déposer les nouveaux barèmes auprès du ministre en charge des prix. Et celui-ci dispose d’un délai de quinze jours pour apprécier. Aucun nouveau barème ne peut entrer en vigueur s’il n’a été préalablement approuvé par le ministre en charge des prix. Cette formalité n’a pas été respectée » a déclaré le ministre du Commerce.
Les brasseurs n’ont pas communiqué officiellement sur cette question depuis et l’histoire retiendra donc qu’il y a eu « précipitation » et « erreur sur la méthode » pour reprendre les mots de Luc Magloire Mbarga Atangana. Des professionnels de l’alcool qui préfèrent ne pas entrer en conflit ouvert avec les autorités alors que des négociations sont attendues prochainement afin de fixer les nouveaux prix qui régiront le marché de la bière.
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