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Internet coupé : doutes sur les futurs résultats de la présidentielle

Internet coupé : doutes sur les futurs résultats de la présidentielle

Au lendemain d’une élection présidentielle sous haute tension, les autorités ont décidé de couper Internet dans tout le pays. Dans un premier temps, aucune justification n’a été donnée. Sous pression, notamment de la communauté internationale, le pouvoir a ensuite indiqué que « de faux chiffres concernant les élections » circulaient et engendraient un risque de « soulèvement populaire ». Une justification qui n’écarte aucunement les doutes quant à l’honnêteté de la collecte des bulletins de vote.

 

Après de multiples épisodes orageux, l’élection présidentielle en République démocratique du Congo s’est tenue le 30 décembre. Mais les craintes de violences post-électorales ont soudainement grandi avec la coupure du réseau Internet dans tout le pays. C’est justement pour éviter ces violences que le pouvoir exécutif a justifié cette coupure inattendue et pour le moins inopportune à l’heure où les résultats de chaque bureau de vote commencent à remonter. Barnabe Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique du président Kabila a affirmé à l’AFP que « le Conseil national de sécurité a décidé qu’il était impératif de couper Internet pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante de terminer la compilation et l’encodage des résultats des élections ».

 

Une justification assez surprenante alors qu’un besoin de transparence est plus que nécessaire au lendemain des élections. La durée de la coupure Internet n’a pas été communiquée, et il est à noter que les SMS sont également bloqués. Ainsi, les deux moyens de communication les plus privilégiés ne fonctionnent plus. Il semblerait que seuls quelques hôtels de grand standing ne soient pas touchés par les mesures contre Internet. Par ailleurs, la radio francophone RFI, très écoutée en RDC a constaté des « difficultés de réception » de son signal. Ce sont donc les principaux moyens de communication qui échappent au pouvoir qui sont aujourd’hui sans voix.

 

Cette situation au caractère explosif a fait immédiatement réagir l’Union européenne et les Etats-Unis qui ont appelé le gouvernement, dans un communiqué conjoint, à «  ne pas bloquer les moyens de communication et notamment l’accès à Internet ainsi que les médias ». Des fraudes et plusieurs actes de vandalisme ont été constatés dans une élection où le grand favori n’est autre que le protégé de Joseph Kabila et ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.

Publié le 2 janvier 2019 à 7 h 19 min par Rédaction

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