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Attentat contre Juvénal Habyarimana : l’enquête française se conclut par un non-lieu

Attentat contre Juvénal Habyarimana : l’enquête française se conclut par un non-lieu

C’est peut-être la fin d’un long épisode qui a mis à mal les relations franco-rwandaises. La justice française a rendu une ordonnance de non-lieu, le 21 décembre, dans l’enquête sur l’attentat qui a coûté la vie au président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994. Plusieurs proches de l’actuel président était soupçonnés d’avoir participé à un attentat qui a été l’élément déclencheur du génocide au Rwanda. La justice s’est donc exprimée et si le mystère demeure, les relations entre Paris et Kigali devraient se réchauffer.

 

L’assassinat de Juvénal Habyarimana en 1994 reste l’un des épisodes qui a le plus marqué l’histoire du pays aux mille collines. Alors que son avion s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Kigali, il fut touché par un missile qui le pulvérisa. Plus que la mort tragique d’un chef d’Etat, cet attentat a sonné comme le début du génocide des Tutsi qui s’est conclu par la mort de 800 000 personnes. La justice française s’et intéressée à ce drame en raison de la présence de personnel d’équipage français qui a également perdu la vie. Une information judiciaire avait été ouverte en 1998 et avait privilégié l’hypothèse d’une attaque venue des rangs du Front patriotique rwandais (FPR).

 

Deux ans plus tard, le FPR accède au pouvoir en la personne de Paul Kagame. La situation entre Paris et Kigali se tend jusqu’à se rompre en 2006 quand neuf proches du président font l’objet d’un mandats d’arrêts. Le président lui-même est soupçonné d’avoir pris par à l’attentat de 1994. Le torchon brûle entre Kigali et Paris et le premier voit son scénario conforté en 2012 quand une expertise balistique française conclut qu’il est probable que la zone de tir du missile mortel ait été entre les mains de la garde rapprochée du président Habyarimana.

 

« En l’absence de charges suffisantes », l’information ouverte pour « assassinat et complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », ainsi que pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » a donc finalement fait l’objet d’un non-lieu des juges, en adéquation avec la position du parquet. Cet épisode très délicat des relations rwando-françaises appartient presque à l’histoire. En effet, l’avocat de la veuve du président Juvénal a indiqué vouloir d’ores et déjà faire appel.

 

 

 

Publié le 27 décembre 2018 à 7 h 18 min par Rédaction

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