Le Cameroun privé de CAN 2019

Tremblement de terre pour le ballon rond en Afrique. La Coupe d’Afrique des Nations 2019 n’aura finalement pas lieu au Cameroun. Le pays organisateur a été destitué hier à l’issue de 10 heures de débat à huit-clos. Les dirigeants de la Confédération africaine de football (CAF) ont préféré retirer l’organisation de l’épreuve au Cameroun en raison des trop nombreux retards accumulés au cours des dix-huit derniers mois. La CAF a désormais un mois pour trouver un nouveau pays hôte capable de préparer au plus vite la plus grande compétition de foot sur le continent africain.
Plus d’une année d’expectative conclue par un débat à huit-clos long de dix heures. La CAF a donc décidé de retirer au Cameroun l’organisation de la CAN 2019. Réunis à Accra (Ghana), les sommités de la CAF ont « noté que plusieurs conditions de conformité n’étaient pas remplies (…) et qu’il y avait un manque entre ce qui est nécessaire pour l’organisation d’une CAN et la réalité sur le terrain ». Le Cameroun paie ainsi le retard pris dans le développement des infrastructures nécessaires à une compétition désormais élargie à 24 équipes. C’est la douche froide pour les autorités camerounaises qui n’avaient eu de cesse de rassurer les nombreux fans de football inquiets d’entendre des bruits d’annulation.
Le Cameroun pleure sa CAN perdue et la Confédération africaine de football est désormais engagée dans une course contre la montre afin de trouver au pied levé un remplaçant. Le Maroc revient sur le devant de la scène depuis des mois, mais l’Afrique du sud pourrait également bénéficier de la décision de la CAF. Cette dernière doit prendre une décision d’ici au 31 décembre après un appel d’offres lancé par un cabinet spécialisé. Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, a déclaré que ce cabinet serait chargé « d’évaluer et de faire des visites et de faire sortir avant la fin de l’année le pays organisateur de la CAN ». Le timing est très serré, mais était-il encore possible de laisser au Cameroun le soin d’organiser l’épreuve ?
Outre les retards de livraison des infrastructures, le pays est confronté à une situation sécuritaire de plus en plus difficile. Des heurts armés ont lieu quotidiennement dans la partie anglophone du pays. L’Etat n’a pas trouvé de réponse satisfaisante et la crise sociale couvre sur l’ensemble du territoire. La CAF ne souhaite pas revivre l’épisode dramatique de 2010 lorsque le bus de la délégation togolaise avait été mitraillé en Angola. Un épisode sanglant qui avait causé la mort de trois personnes.
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