L’Union africaine appelle à la levée des sanctions contre dignitaires congolais

L’Union africaine via son Conseil de paix et de sécurité a demandé à l’Union européenne de lever les sanctions qui pèsent sur une quinzaine d’officiels de la République Démocratique du Congo. Cette demande concerne notamment Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin de Joseph Kabila et candidat à la présidentielle de décembre 2018. Emmanuel Ramazani Shadary a été mis sur la liste des personnes sous sanctions par l’Union européenne en raison de son rôle dans les violences qui ont défrayé la chronique début 2017.
C’est une décision dont peuvent se féliciter les autorités congolaises. L’union africaine a appelé l’UE à lever les sanctions qui ont frappé plusieurs personnalités voguant dans les tous premiers cercles du pouvoir. La plus saillante d’entre elles n’est autre qu’Emmanuel Ramazani Shadary, actuel candidat de la majorité pour prendre le relai d’un Joseph Kabila qui a finalement décidé de respecter la Constitution en ne se représentant pas devant les électeurs.
Emmanuel Ramazani Shadary s’est signalé d’une bien mauvaise manière puisqu’il a été sanctionné comme « responsable de l’arrestation d’activistes et de membres de l’opposition, ainsi que de l’usage disproportionné de la force depuis sa nomination, tel que les mesures de répression violentes prises contre des membres du mouvement Bundu Dia Kongo (BDK) au Kongo central, la répression à Kinshasa en janvier et février 2017 et le recours disproportionné à la force et la répression dans les provinces du Kasaï ». Au moment des faits, en janvier et février 2017, il était alors Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur.
L’Union africaine justifie son appel en assurant que « si l’UE persiste à maintenir ces sanctions, ce serait une interférence au processus électoral en cours en RDC ». La situation est certes peu commune, mais l’Union européenne doit-elle retirer une personnalité de sa liste de sanctions sous prétexte qu’elle est candidate à une élection présidentielle ? Le Conseil de l’Union a jusqu’au 12 décembre pour prolonger ou non les sanctions qui visent Emmanuel Ramazani Shadary et d’autres personnalités de la majorité en République Démocratique du Congo. Un renouvellement des sanctions serait alors perçu comme un acte hostile vis-à-vis de celui qui est annoncé comme le successeur du président Kabila.
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