La vie politique gabonaise sans Ali Bongo

Quel est l’état de santé réel du président gabonais Ali Bongo ? Hospitalisé à Ryad depuis le 24 octobre où il devait prendre part au « Davos du désert », le chef de l’Etat gabonais n’a plus été aperçu jusqu’à aujourd’hui. Les rumeurs les plus sombres ont été démenties par le gouvernement et en attendant le retour d’Ali Bongo, l’exécutif a reçu l’aval de la Cour constitutionnelle pour continuer à gérer les affaires. La vie politique peut donc reprendre un cours normal avec toutefois un pont d’interrogation quant à l’avenir du président de la République.
Annoncé proche du trépas et même mort par certains médias, le président Ali Bongo Ondimba est toujours hospitalisé à Ryad. Les réseaux sociaux continuent de faire courir les bruits les alarmants et des photos falsifiées ont même servi de preuves à des fake news qui bruissent malgré les démentis répétés des autorités gabonaises. Outre la lutte contre les fausses informations, le gouvernement s’est retrouvé dans une difficulté au niveau institutionnelle. En effet, la Constitution prévoit la tenue hebdomadaire (ou au moins une fois tous les quinze jours) d’un Conseil des ministres, mais sans chef de l’Etat en mesure de le présider, les institutions sont quelque peu paralysées.
A la demande du Premier ministre, la solution est venue de la Cour constitutionnelle qui a dû statuer sur cet épisode inattendue de la vie politique. Un événement si inattendu qu’il n’avait pas été imaginé dans la Constitution gabonaise. Cette dernière, dans son article 13, prévoit bien la marche à suivre en cas de vacance du pouvoir (le président du Sénat est appelé à l’intérim présidentiel) – mais l’indisponibilité temporaire avait jusque-là échappé à la sagacité des rédacteurs de la Constitution.
Ce manque vient donc d’être comblé par la Cour constitutionnelle qui a ajouté un alinéa à l’article 13. Ce dernier dispose qu’« En cas d’indisponibilité temporaire du président de la République, certaines fonctions dévolues à ce dernier peuvent être exercées soit par le vice-président de la République soit par le Premier ministre sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle saisie par le Premier ministre ou un dixième des députés, des membres du gouvernement chaque fois que nécessaire ».
Grâce à cette décision, le Vice-président, Pierre Claver Maganga Moussavou, a présidé ce mercredi le premier Conseil des ministres depuis le départ d’Ali Bongo pour l’Arabie Saoudite. Les dossiers ne sont plus bloqués et le message qu’essaie de faire passer l’exécutif depuis trois semaines prend désormais tout son sens. Le gouvernement est au travail et les interrogations concernant l’état de santé du président de la République n’auront pas d’incidence dessus.
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